Doha n'accorde aucune importance aux déclarations saoudiennes concernant sa décision d'acheter à la Russie des systèmes antiaériens S-400, a déclaré le ministre qatari de la Défense, Khaled ben Mohammed al-Attiyah, le 8 juin, à la chaîne Al-Jazeera, en marge de sa participation à la réunion des ministres de la Défense des pays membres de l'Otan à Bruxelles.
«Le Qatar n'accorde pas d'attention à ce genre de balivernes surtout quand elles émanent d'un pays qui lui souhaite du mal», a déclaré le ministre qatari.
Rappelons, que selon une publication parue le 1er juin dans Le Monde, Emmanuel Macron aurait reçu une lettre du roi d'Arabie Saoudite lui demandant de faire pression fermement sur la Russie pour qu'elle ne livre pas de systèmes de défense antiaérien S-400 au Qatar. Dans cette lettre, le roi Salmane menace d'une «action militaire» son voisin qatari s'il venait à déployer des S-400 sur son territoire. En cas de déploiement, «le royaume serait prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer ce système de défense, y compris une action militaire», aurait écrit le roi d'Arabie saoudite.
Le S-400 Triumph (désignation Otan: SA-21 Growler) est un système de missiles sol-air de grande et moyenne portée destiné à abattre tout type de cible aérienne: avions, drones et missiles de croisière hypersoniques. Le système est capable de tirer simultanément 72 missiles sur 36 cibles qu'il détecte à une distance de 600 km.
Conçu par le bureau d'études Almaz-Anteï, le système S-400 Triumph est en dotation dans l'armée russe depuis 2007.