L’UE regrette l’incident de la vidéo ayant ciblé le Président Bouteflika

Le chef de cabinet du président du Parlement européen a exprimé ses «regrets» à l’Algérie concernant une vidéo polémique visant « les symboles de l’État algérien » tournée dans les studios de l’UE. C’est ce qu’indique un communiqué de l’ambassade d’Algérie à Bruxelles.
Sputnik

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Diego Canga Fano, chef de cabinet du président du Parlement européen, a fait part de ses «regrets» à Amar Belani, ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, concernant la vidéo tournée dans les studios d'enregistrement de l'Union européenne par la correspondante de la chaîne satellitaire al-Hiwar TV, selon un communiqué de l'ambassade cité par l'Agence Presse Algérie (APS).

Le responsable européen, «a exprimé à l'ambassadeur d'Algérie, Amar Belani, ses regrets suite à cet incident», a souligné le communiqué.

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Le responsable européen a indiqué à son interlocuteur que ses services ont procédé à une enquête pour déterminer les circonstances de cet incident. «Les éléments de l'enquête ont fait ressortir que Mme Haddad-Lefèvre a délibérément enfreint les règles internes de l'institution et a abusé de la confiance des opérateurs du plateau de télévision du Parlement européen en dissimulant ses intentions malveillantes», a indiqué le communiqué.

Après avoir pris connaissance des conclusions de l'enquête, la direction générale de la Communication au Parlement européen a interdit, le 6 juin, à titre conservatoire, à Mme Haddad-Lefèvre d'accéder aux studios d'enregistrement de l'UE, «jusqu'à ce qu'elle rende compte de ses agissements irresponsables devant une commission appelée à statuer sur son accréditation», a conclu le communiqué.

Le 31 mai, Layla Haddad journaliste algérienne accréditée auprès de l'UE, adressait, depuis le siège du Parlement européen, un appel au Président Bouteflika à ne pas se représenter à un cinquième mandat.

Particulièrement virulent, et non moins éloquent, son discours a provoqué sur la Toile et dans les médias algériens des réactions en chaîne qui vont de l'approbation à la condamnation.

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«Vous voilà assis sur une chaise roulante, le regard hagard et la bouche béante […] vous n'êtes plus qu'un amas de chair, immobile exposé au monde en dépit du mépris de toute une nation […] les barons du régime, dont fait partie votre propre frère, se sont arrogé le droit de disposer de vous […] vous ne devez plus tolérer d'être traité comme un objet […] Votre fonction vous a donné un immense droit, y compris de gracier des criminels et des voleurs, demandez-leur de vous gracier à votre tour», a lancé Layla Haddad dans un discours manifestement lu depuis un prompteur.

Layla Haddad a joint sa voix à d'autres ayant appelé le Président Bouteflika à ne pas se représenter à l'élection présidentielle de 2019. Ces injonctions se multiplient à mesure que de nombreux indices renforcent l'hypothèse d'un cinquième mandat que le Président, très affaibli depuis 2013, pourrait briguer en avril prochain.

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