Il y a quelque temps, l'institut allemand d'étude de l'opinion publique TNS Infratest, dont l'un des principaux thèmes de travail est «la Russie en Europe», a publié une étude commandée par la Fondation Körber soulignant que les relations de la Russie avec la plupart de ses voisins européens traversaient une crise profonde, et que les liens politiques se caractérisaient par une méfiance réciproque, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
On constate pourtant une mise en scène similaire dans tous ces cas, et on apprendra probablement tôt ou tard où se trouvent leurs «réalisateurs» — à Langley ou dans un autre endroit du même genre. Dans tous les cas, ces incidents n'ont amélioré en rien les relations entre la Russie et ses partenaires européens.
Dans tous les cas, le monde a radicalement changé, et la Russie (tout comme ses voisins) est obligée de redéfinir (pratiquement à partir de zéro) sa place dans ce nouveau paysage. Le monde entier est en phase de transition du système unipolaire formé suite au démembrement de l'URSS à un nouveau format multipolaire.
Mais qu'est-ce que cela signifie en réalité? Tout d'abord que l'Europe doit suivre sa propre voie, qui n'est pas celle de l'Amérique. Pour l'UE, c'est le seul moyen de surmonter les obstacles grandissants d'un point de vue intérieur et extérieur, dont le nombre est déjà impressionnant.
Lors de sa récente visite au Portugal, Angela Merkel a souligné la situation difficile de l'Europe dans le contexte du Brexit et de la formation du gouvernement italien. Toutefois, selon elle, il ne faut pas se plaindre mais rechercher de bonnes solutions.
Afin de mieux comprendre les difficultés extérieures du continent, on peut relire un article publié récemment par Die Welt, qui cite l'économiste américain Jeffrey Sachs: ce dernier appelle l'Europe à faire preuve de fermeté en réponse à la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump et au retrait de Washington de l'accord sur le programme nucléaire iranien. Selon lui, dans ce contexte, les Européens ne doivent pas craindre une alliance avec la Russie.
La recherche de partenaires est également l'un des problèmes principaux de la Russie, du point de vue de sa quête de repères dans le monde actuel en perpétuelle évolution. Moscou tentait traditionnellement de les trouver en Europe — tout d'abord en Allemagne — d'autant plus que la Russie se considérait comme une partie de l'Europe. Mais une étude de la Fondation Körber montre qu'en 2016, seulement la moitié des Russes se considéraient comme Européens. Parallèlement, la moitié des Allemands estimaient que la Russie devait faire partie de l'Europe. Le pourcentage le plus élevé de partisans de la «voie européenne» a été enregistré parmi les groupes les plus âgés de la population. Parmi les raisons de l'appartenance de la Russie à l'Europe, les Allemands soulignaient notamment le facteur géographique et la coopération économique.
Tout cela permet de tracer les voies possibles de rapprochement de la Russie avec l'Allemagne et l'Europe dans le contexte actuel. Cela concerne notamment la coopération économique, dont la quintessence est aujourd'hui la construction du gazoduc Nord Stream 2, ou l'élargissement des contacts au niveau de la société civile. Tout cela a été évoqué à plusieurs reprises dans la presse russe et allemande par Dirk Wiese, coordinateur allemand de la coopération civile avec la Russie, les pays d'Asie centrale et du Partenariat oriental.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.