L'arrivée au pouvoir d'un gouvernement populiste en Italie pourra bouger fortement les politiques menées par Bruxelles. Devant le Sénat, le nouveau Premier ministre italien Giuseppe Conte a présenté mardi les grandes lignes de son programme de gouvernement, notamment, sur les questions migratoires.
«Nous mettrons fin au "business" de l'immigration, qui a augmenté de manière démesurée à l'ombre d'une fausse solidarité», a-t-il promis. «Nous ne sommes pas et nous ne serons jamais racistes» mais «l'Italie ne peut pas être laissée seule face à l'immigration», a souligné le Premier ministre.
Giuseppe Conte a souhaité d'abord une révision des accords de Dublin «afin de parvenir à une juste distribution des responsabilités et de mettre en place un système automatique de répartition des demandeurs d'asile».
Matteo Salvini, son vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur qui est aussi le chef de la Ligue, un parti anti-immigrés, avait averti dimanche que l'Italie ne pouvait pas être «le camp de réfugiés de l'Europe».
«En tant que ministre, je vais travailler avec nos partenaires européens et africains pour ne pas nourrir les milliers de personnes désespérées avec l'illusion qu'il y a des logements et du travail pour tout le monde en Italie. En Italie, les coûts pour chaque demandeur d'asile sont les plus élevés en Europe, chaque demande est considérée plus longtemps que dans l'ensemble de l'Europe et des mesures doivent être prises», a-t-il alors déclaré en Sicile.
L'Italie reste l'un des pays européens qui abrite le plus grand nombre de réfugiés. D'après les autorités, environ 13.500 demandeurs d'asile ont été déjà enregistrés dans cet État cette année.