Dans une interview accordée à la Deutsche Welle Gunther Oettinger, le commissaire européen au Budget et aux Ressources humaines a déclaré ne pas avoir peur du renforcement des partis de droite en Italie puisque, selon lui, les marchés financiers et l'état de l'économie italienne convaincront les électeurs de ne plus voter en faveur des partis «populistes». Ces propos ont été mal pris non seulement par les politiciens italiens, mais aussi par certains responsables européens.
«Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter», a-t-il lancé, en soulignant que le processus de la formation d'un gouvernement en Italie avait déjà «assombri» la situation économique en Italie, en influençant le marché des obligations publiques et la valeur marchande des banques.
«Incroyable. A Bruxelles, ils sont sans vergogne[…] Si ce n'est pas une menace… Je n'ai pas peur, #lesItaliensdabord!»
Le groupe du Mouvement 5 Etoiles (M5S) au sein du Parlement européen a qualifié cette déclaration de «manipulations», en appelant le président de la Commission européenne à la rétracter.
Donald Tusk, le président du Conseil européen, a lui aussi corrigé le commissaire européen, en lançant un «appel à toutes les institutions de l'Union européenne» sur le réseau social Twitter.
«S'il vous plaît, respectez les électeurs. Nous sommes là pour les servir, pas pour leur faire la leçon.»
Vendredi après-midi, le nouveau Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a prêté serment sur la Constitution en présence du Président de la République Sergio Mattarella.
La veille il a annoncé la composition du nouveau gouvernement. Le secrétaire fédéral de la Ligue, Matteo Salvini, a été proposé au poste de ministre de l'Intérieur tandis que le dirigeant du Mouvement cinq étoiles (M5S), Luigi Di Maio, a été appelé à prendre la tête d'un nouveau ministère qui rassemblera les portefeuilles de l'Industrie et du Travail.