Les bombardements pourraient reprendre, et Israël promet une riposte ferme, écrit jeudi le quotidien Kommersant. Les experts estiment que derrière l'escalade se trouverait l'Iran. La situation est encore aggravée par la rivalité pour le pouvoir au sein des mouvements palestiniens.
Israël a porté l'attaque la plus puissante de ces dernières années contre les combattants palestiniens, a annoncé hier soir Benjamin Netanyahu. Il a également promis une «riposte intransigeante» en cas de nouvelles provocations.
Le conflit dans la bande de Gaza a duré pratiquement 24 heures — de mardi matin à mercredi. Des combattants palestiniens ont tiré une centaine de missiles dans le sud d'Israël, ce à quoi les militaires israéliens ont riposté en attaquant 65 sites militaires du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza. Toutes les frappes israéliennes étaient chirurgicales: la bande de Gaza n'a rapporté aucun blessé, et du côté israélien on dénombre plusieurs blessés par éclats. Le bilan aurait pu être bien plus lourd: l'un des missiles a atterri dans la cour d'une école maternelle mardi matin. Si la frappe avait été portée une demi-heure plus tard, des enfants auraient pu être touchés.
La raison formelle de cette escalade d'une journée a été l'élimination par Israël de trois combattants du Jihad islamique. Mais personne ne s'attendait à des conséquences aussi lourdes. Cette année, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis plus de dix ans, a décidé d'adopter une tactique de résistance pacifique et a interdit aux groupes sous son contrôle de réagir aux attaques des militaires israéliens. C'est pourquoi la destruction des tunnels qui mènent de Gaza sur le territoire israélien et égyptien par Israël et la mort de 122 Palestiniens pendant la «marche du retour» du 30 mars au 15 mai étaient restées sans réponse. Sur ce fond, la mort de trois membres du Jihad islamique ne semblait pas extraordinaire. Néanmoins, mardi, le mouvement a décidé de tirer des missiles en direction d'Israël. D'autres groupes se sont ralliés à lui par la suite.
Les experts interrogés sont convaincus que l'Iran se trouve derrière les agissements du Jihad islamique. Étant l'un de ses principaux sponsors, Téhéran manipule la situation dans la bande de Gaza par son intermédiaire. Sans compter la rivalité entre le Jihad islamique et le Hamas. «La dernière escalade s'inscrivait dans la lutte intérieure entre les groupes palestiniens. De plus, ces mouvements ont des protecteurs différents avec des intérêts différents», explique le professeur Grigori Kossatch de la faculté d'histoire, de politologie et de droit à l'université d'État des sciences humaines de Russie.
«Je pense que c'était une action planifiée par l'Iran pour semer la discorde entre le Jihad islamique et le Hamas, qui adopte ces derniers temps une position de plus en plus modérée, du moins verbalement, et ne souhaite pas déclencher la guerre», a déclaré la députée israélienne de l'Union sioniste Ksenia Svetlova. Elle rappelle que l'Iran a augmenté dernièrement le financement d'une unité du Jihad islamique pour le faire passer à un total de 12 millions de dollars. La députée est persuadée que la trêve dans la bande de Gaza ne sera pas longue et que de nouvelles provocations pourraient avoir lieu prochainement. «Le problème ne sera pas réglé tant que le pouvoir dans la bande de Gaza ne reviendra pas à l'Autorité palestinienne», affirme la députée.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.