À bas le dollar: et si les cryptomonnaies étaient un remède contre les sanctions?

Venezuela, Iran, Russie… Alors que la guerre des sanctions lancée par Washington bat son plein, le marché cherche à s’adapter aux défis et à intégrer des nouveautés. Les cryptomonnaies sont-elles en mesure d’aider à contourner ces obstacles et quel sera leur sort après l'envolée? Un analyste tente d’apporter des éléments de réponse.
Sputnik

Après la flambée du bitcoin, de plus en plus de pays ont annoncé leur volonté de lancer des cryptomonnaies nationales. Parmi eux, le Venezuela, la Russie et l'Iran, tous les trois sanctionnés par Washington qui a recours aux bonnes vieille méthodes du protectionnisme.

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Ces obstacles artificiels qui perturbent le libre-échange ont déjà poussé de nombreux acteurs du marché à s'évertuer à les contourner en se tournant vers des monnaies nationales, en évitant le dollar ou encore en actionnant des leviers politiques comme le cherche à le faire l'UE face aux sanctions américaines en Iran.

Les cryptomonnaies qui pénètrent de plus en plus activement l'économie sont-elles un remède contre l'hégémonie du dollar et une solution pour fuir les sanctions? L'analyste Dmitri Goloubovski du groupe Kalita-Finance voit cette perspective d'un œil plutôt sceptique.

«À mon avis, les monnaies cryptographiques ne peuvent pas servir de base pour le commerce international», explique-t-il à Sputnik.

L'analyste appelle à faire le distinguo entre un actif numérique et une cryptomonnaie. Le premier, explique-t-il, pourrait être écoulé sur une plate-forme blockchain et repose sur les engagements de son créateur. La deuxième n'a rien derrière elle qu'un algorithme.

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«La cryptomonnaie du Venezuela n'est pas une monnaie cryptographique dans le sens classique du terme. Ce n'est qu'une nouvelle monnaie nationale émise sur une plate-forme blockchain. Et elle ne peut pas attirer plus de confiance que les autorités vénézuéliennes», affirme Dmitri Goloubovski.

«Et comme l'acheteur a recours à son propre argent, et pas à celui du Venezuela, cela permet le recours à des sanctions, non pas à l'égard du Venezuela, mais à l'égard de cet acheteur. Il ne sera ainsi pas possible de contourner les sanctions», ajoute-t-il.

L'analyste admet également l'existence d'une voie alternative, qui ne serait pourtant pas une solution non plus, à savoir faire en sorte que l'acheteur se procure de la cryptomonnaie en échange de dollars pour ensuite contourner les sanctions.

«Comment rendre la cryptomonnaie indépendante face aux monnaies de réserve et de leurs émetteurs qui contrôlent le système existant est une question politique», explique M.Goloubovski avant d'ajouter: «Et tant que la question politique n'aura pas été résolue, aucune blockchain n'aidera».

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Évoquant dans ce contexte le bitcoin, qui après l'envolée du début de l'année oscille aujourd'hui entre 7.000 et 7.500 dollars, l'analyste a appelé à ne pas paniquer à cause de cette baisse.

«Seule une chute au-dessous de 6.000 permettra de parler du début de l'effondrement du marché», a-t-il assuré avant de prédire une nouvelle hausse. «L'heure du véritable effondrement n'est pas encore venue», a-t-il affimé.

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