Les cryptomonnaies qui pénètrent de plus en plus activement l'économie sont-elles un remède contre l'hégémonie du dollar et une solution pour fuir les sanctions? L'analyste Dmitri Goloubovski du groupe Kalita-Finance voit cette perspective d'un œil plutôt sceptique.
«À mon avis, les monnaies cryptographiques ne peuvent pas servir de base pour le commerce international», explique-t-il à Sputnik.
L'analyste appelle à faire le distinguo entre un actif numérique et une cryptomonnaie. Le premier, explique-t-il, pourrait être écoulé sur une plate-forme blockchain et repose sur les engagements de son créateur. La deuxième n'a rien derrière elle qu'un algorithme.
«Et comme l'acheteur a recours à son propre argent, et pas à celui du Venezuela, cela permet le recours à des sanctions, non pas à l'égard du Venezuela, mais à l'égard de cet acheteur. Il ne sera ainsi pas possible de contourner les sanctions», ajoute-t-il.
L'analyste admet également l'existence d'une voie alternative, qui ne serait pourtant pas une solution non plus, à savoir faire en sorte que l'acheteur se procure de la cryptomonnaie en échange de dollars pour ensuite contourner les sanctions.
«Comment rendre la cryptomonnaie indépendante face aux monnaies de réserve et de leurs émetteurs qui contrôlent le système existant est une question politique», explique M.Goloubovski avant d'ajouter: «Et tant que la question politique n'aura pas été résolue, aucune blockchain n'aidera».
«Seule une chute au-dessous de 6.000 permettra de parler du début de l'effondrement du marché», a-t-il assuré avant de prédire une nouvelle hausse. «L'heure du véritable effondrement n'est pas encore venue», a-t-il affimé.