Les pays d'Asie de l'Est et d'Afrique du Sud envisagent la possibilité d'utiliser le yuan chinois en tant que monnaie de réserve. Des fonctionnaires de haut rang de 14 pays africains et des représentants de la Banque africaine de développement ont examiné cette possibilité lors d'un forum à Harare, la capitale du Zimbabwe.
La Chine semble en effet changer ses priorités d'investissements au profit de l'Afrique: un tiers des investissements étrangers chinois de 2017 (6,8 milliards de dollars) ont été réalisée en Afrique, tandis que la plupart des pays africains ont converti une partie de leurs réserves de change en yuans. Au Zimbabwe et en Angola, le yuan est même devenu une monnaie légale.
Liu Ying, collaborateur de l'Institut financier Chunyang de l'Université populaire de Chine, a indiqué à Sputnik:
«En Afrique, le yuan chinois est largement utilisé. Premièrement, dans le domaine des règlements commerciaux. Deuxièmement, dans le domaine des investissements et des marchés financiers. […] Troisièmement, ce sont les réserves de change des pays africains, qui peuvent être faites en yuans au lieu des dollars. En outre, dans de nombreux autres domaines, tels que la construction des infrastructures de base en Afrique, des chemins de fer, la création de clusters, on peut déjà se passer des règlements en dollars et utiliser les yuans. […] Le yuan est une monnaie très stable qui est capable d'assurer le soutien et la sécurité que ce soit dans les règlements commerciaux ou dans les investissements financiers ou encore dans la création de réserves.»
Cependant, le renforcement du yuan pourrait provoquer la diminution de la balance commerciale chinoise. Ce qui n'est pas un sujet de préoccupation pour Liu Ying:
«Je ne pense pas que le yuan se renforce. Il se stabilisera. Le plus important est de maintenir la stabilité. En ce qui concerne les importations, elles ne se fondent pas que sur le cours de la monnaie».
Selon la Banque centrale de Chine, fin 2017, plus de 60 pays utilisaient le yuan en tant que monnaie de réserve.