En Syrie, les conseillers russes assurent la défense de Deir ez-Zor malgré les pertes

Pendant les affrontements contre les terroristes dans la province de Deir ez-Zor, les artilleurs russes et syriens ont recouru à une nouvelle tactique, le tir de barrage, qui leur a permis de contrer une attaque nocturne surprise et de sauver une batterie prise au dépourvu.
Sputnik

Comme l'ont expliqué plusieurs sources informées du ministère de la Défense, les conseillers militaires russes tués en Syrie servaient au sein d'une brigade d'artillerie stationnée sur le territoire de Transbaïkalie. Ils avaient été rattachés à une batterie syrienne dans la province de Deir ez-Zor, avec laquelle ils s'étaient trop éloignés des autres forces gouvernementales. Les terroristes en ont profité, écrit le journal Izvestia.

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Plusieurs groupes mobiles de terroristes ont attaqué par le flanc les positions des artilleurs, en pleine nuit, à bord de «djihad-mobiles». La batterie s'est retrouvée sous le feu des mortiers. Les militaires syriens, avec les conseillers russes, ont accepté le combat. Ils ont réussi à évaluer la situation pour organiser la défense et appliquer la tactique du tir de barrage.

Cette tactique consiste à empêcher l'ennemi de s'approcher de ses troupes. Un barrage de feu d'artillerie est créé sur le chemin des convois de véhicules des terroristes. Les tout-terrains des terroristes ne sont pas des véhicules de combat blindés. Ils ne peuvent donc pas franchir un mur d'explosions et d'éclats.

Le combat a duré près d'une heure. D'après le ministère russe de la Défense, la batterie est parvenue à éliminer 43 terroristes et 6 voitures tout-terrain dotées d'armes de gros calibre.

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Cependant, la surprise de l'attaque a fait son effet. Deux conseillers russes dirigeant le feu de la batterie syrienne ont été tués sur place. Cinq autres ont été blessés. En dépit de leur hospitalisation rapide, deux d'entre eux n'ont pas pu être sauvés. Tous les militaires russes qui ont participé au combat ont été décorés.

Au même titre que l'aviation, l'artillerie est l'un des actifs les plus importants des forces gouvernementales syriennes. Les obusiers, les mortiers et les lance-roquettes multiples (LRM) détruisent les postes renforcés, le matériel et les effectifs des djihadistes. C'est pourquoi, d'après l'expert militaire indépendant Anton Lavrov, les terroristes cherchent à tout prix à détruire les unités d'artillerie. Un avion ou un hélicoptère peut s'abriter sur un aérodrome sûr et protégé à des centaines de kilomètres de la zone des opérations. Alors que les unités de mortiers, d'obusiers et de LRM se trouvent toujours dans la zone des combats.

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«Très probablement, les terroristes suivaient la batterie syrienne depuis longtemps. Et quand ils ont pu l'identifier, ils ont frappé. Ils comptaient manifestement éliminer complètement les artilleurs, explique Anton Lavrov. La région de Deir ez-Zor est déserte et ouverte. Il est impossible d'y assurer une défense totale. C'est pourquoi les tout-terrains armés y sont une arme très dangereuse. Ils permettent aux terroristes d'organiser des raids sur des dizaines de kilomètres pour commettre des attaques-surprises.»

Ces véhicules sont équipés de lance-roquettes, de mitrailleuses de gros calibre et même de canons antichars, poursuit Anton Lavrov. C'est pourquoi, à bord de pick-ups, les terroristes peuvent même affronter des unités blindées.

Grâce aux conseillers russes, l'artillerie syrienne est devenue très efficace. Comme l'a noté l'expert militaire Vladislav Chouryguine, les soldats syriens ne se perdent plus en cas d'attaque-surprise et peuvent efficacement parer une attaque de djihad-mobiles.

«La lutte contre les pick-ups armés nécessite de la coordination et un haut niveau de préparation du personnel, explique l'expert. Il faut réussir à riposter rapidement, à maintenir une cadence de tir élevée, ainsi qu'à réorienter le feu rapidement. A en juger par les pertes, les artilleurs ont réussi leur mission.»

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Après avoir analysé l'expérience de la campagne syrienne depuis l'été 2017, les militaires russes ont commencé à entraîner la tactique de lutte contre les pick-ups armés. Les artilleurs des brigades motorisées du District militaire central ont été les premiers à suivre cet entraînement. A terme, cette tactique sera inscrite dans le programme de formation d'autres unités d'artillerie de l'armée de terre, ainsi que des forces aéroportées et de l'infanterie de marine.

L'opération a commencé dans la région de Deir ez-Zor pendant l'été 2017. Les actions déterminées des forces syriennes ont permis de libérer de Daech la ville et plusieurs communes à proximité. Pendant les affrontements, Daech a subi de lourdes pertes de matériel et d'effectifs. Par la suite, après avoir confirmé la défaite de l'ennemi, les unités des forces gouvernementales ont franchi l'Euphrate.

Dans ces affrontements, l'armée syrienne était activement soutenue par la Russie. En particulier, l'offensive était appuyée par les bombardiers Su-24 et Su-34, ainsi que par les avions d'attaque au sol Su-25. Des hélicoptères Mi-28, Mi-35M et Ka-52 ont également participé. Après quoi les militaires russes ont organisé un franchissement par bateau, ce qui a permis de forcer l'Euphrate. Le général Valeri Assapov a été tué dans ces combats. Conseiller militaire auprès du commandement syrien, il avait personnellement dirigé les opérations.

Mais en dépit de leurs grandes pertes humaines, matérielles et stratégiques, les troupes de Daech poursuivent pour l'instant une résistance épisodique.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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