Après l'arrestation d'envergure de participants de la manifestation des fonctionnaires dans la capitale française, dont 27 mineurs, Sputnik s'est entretenu avec le père d'un jeune homme interpellé ainsi qu'avec les participants de la manifestation qui ont pénétré dans le lycée Arago le 22 mai.
Selon le père qui a préféré s'exprimer sous couvert d'anonymat, son fils a été mis en garde à vue pour 48 heures jusqu'au matin du 24 mai.
«Ce matin, il a été déféré ici [au tribunal de Paris, ndlr] devant un magistrat. L'audience a eu lieu à midi. On lui a signifié qu'il n'y aurait pas de poursuites, qu'il y aurait simplement dans l'après-midi un rappel à la loi après lequel il serait libéré.»
«Il y a eu un mouvement de foule, et il a été précipité avec d'autres à l'intérieur du lycée Arago où la police est venue ensuite les cueillir. Ensuite, il a été arrêté, enfermé dans un bus de CRS parqué sur le parking du commissariat du 18e arrondissement. Là, il nous a téléphoné. Comme il a perdu dans la manif son portable, il a utilisé le téléphone d'une camarade», a fait savoir l'homme à Sputnik.
Il a en outre ajouté que le motif des arrestations restait vague, et qu'il faudrait enquêter pour savoir s'il y a eu des violences, à sa connaissance non, et pour comprendre s'il y avait eu des dégradations, à sa connaissance non plus.
Sputnik a également interrogé une jeune fille qui a été placée en garde à vue le 22 mai à 19h30 pour introduction non-autorisée dans un établissement scolaire.
«Bah oui, ça me choque, parce que je ne pensais pas que j'allais être placée en garde à vue pour un tel fait.»
«Nous, on s'est tous regroupés dans une salle de manière pacifique et on a attendu leur venue [des CRS, ndlr]. Ils n'ont pas été agressifs avec nous, ils nous ont juste fouillés, ils ont pris notre identité et ensuite ils nous ont placés dans un bus. On a attendu une heure, on était entassé à 60 dedans. Alors c'était pas du tout un bus pour 60 personnes, il y avait 20 personnes qui pouvait être assises je pense.»