«Seul un boycott international au niveau étatique peut arrêter Israël»

La réaction silencieuse du monde arabo-musulman aux récentes frappes israéliennes sur les positions iraniennes en Syrie a redonné de l’assurance à Tel Aviv et rendu possible la tension actuelle à la frontière israélo-palestinienne, ont estimé des politologues turcs dans un entretien accordé à Sputnik.
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Au lieu de se mettre à la table des négociations afin de chercher des voies à emprunter pour régler le conflit, l'État hébreu s'est servi de l'instabilité actuelle dans la région pour persévérer dans sa politique agressive, a déclaré à Sputnik Yasin Atlioglu, du Centre d'études du Proche-Orient et de l'Afrique à l'Institut Turquie XXIe siècle.

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«Auparavant, par exemple, il [Israël, ndlr] attaquait au missile la Syrie. Le monde islamique n'y a aucunement réagi. Si Israël fait aujourd'hui de pareilles choses, il pourrait demain avec le soutien des États-Unis aller encore plus loin dans le cadre de sa politique expansionniste dans la région et ce, malgré l'absence de toute base juridique de son action», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.

Et de prévenir que dans un certain délai, l'État hébreu pourrait essayer d'instaurer son contrôle sur le reste des territoires palestiniens, ce qui se solderait par des victimes encore plus massives parmi la population de Palestine.

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Selon un autre interlocuteur de Sputnik, l'analyste politique turc Ali Ergin Demirhan, le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem met un terme définitif à la formule «deux États pour deux peuples».

«Il est désormais nécessaire d'élaborer une nouvelle approche pour résoudre la question palestinienne. Il se peut même qu'il s'agisse de la création d'un État unique, […] et tout porte à croire que ce processus risque d'être très douloureux et sanglant», a relevé M.Demirhan.

Et de supposer qu'un boycott international, un boycott politique, économique et militaire, d'Israël à l'instar de l'Afrique du Sud serait la mesure la plus efficace pour arrêter l'activité agressive de Tel Aviv.

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«Il s'agit bien là d'un boycott international, parce que même la rhétorique la plus sévère à l'endroit d'Israël ne pourra arrêter sa politique d'occupant et la tuerie de civils. […] Seul un boycott international au niveau étatique peut arrêter Israël», a conclu le politologue.

Dans la nuit du 9 au 10 mai, les militaires israéliens ont annoncé que les forces iraniennes avaient tiré depuis le territoire syrien environ 20 missiles sur les positions israéliennes dans le Golan. En représailles, l'aviation israélienne a tiré des missiles sur les positions d'Al-Qods en territoire syrien et des postes de commandement et d'observation dans la zone tampon.

Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza ont manifesté lundi 14 mai contre l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël. De violents heurts ont éclaté dans la matinée et se sont poursuivis dans l'après-midi le long de la frontière avec Israël. Selon le dernier bilan disponible, 61 Palestiniens ont été tués et plus de 2.700 autres blessés par des soldats israéliens.

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