Lors des heurts violents qui ont éclaté lundi dernier dans la bande de Gaza, les soldats israéliens n'ont pas tiré que sur des manifestants. Dans leurs viseurs, il y avait aussi des médecins qui portaient secours aux blessés. C'est du moins ce qu'affirme dans les colonnes du Globe and Mail le docteur Tarek Loubani.
Le 14 mai, jour du 70e anniversaire de la création de l'État hébreu et de l'inauguration de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, Tarek Loubani était là, à la frontière avec Gaza et aidait les nombreux blessés par balles israéliennes.
Le médecin qui avait par le passé travaillé dans de nombreuses zones de conflit, en Irak et en Syrie, raconte avoir porté ce jour-là une veste verte de chirurgien.
Accompagné d'infirmiers vêtus en orange, il se trouvait à 25 mètres de la frontière où les protestations battaient leur plein au moment où il a été atteint par une balle.
«Je suis habitué à ne pas me faire tirer dessus. Je sais où me tenir. Je sais comment ne pas me faire tirer dessus», assure le médecin dans un entretien au Globe and Mail.
Le médecin affirme avoir été visé délibérément. «Les snipers ne m'ont pas atteint par erreur. J'ai tout fait comme il fallait. Nous étions tous regroupés. Nous étions très visibles», dit-il.
La balle a traversé sa jambe gauche, puis a touché la droite avant de tomber sur le sol. La blessure était grave et demande des mois de réhabilitation.
Une heure plus tard, au nord du lieu où Tarek Loubani a reçu sa blessure, Musa Abuhassanin, un infirmier palestinien qui faisait partie de la même équipe médicale, a été atteint par une balle lorsqu'il soignait des manifestants.
Au total, 18 infirmiers ont été blessés le 14 mai alors que M.Abuhassanin a été le seul à être tué par les forces israéliennes.
Lundi a été le jour le plus sanglant pour les Palestiniens depuis 2014 lors de la guerre entre Israël et le Hamas, le mouvement islamiste qui dirige la bande de Gaza: 60 manifestants ont été tués et 2.700 blessés, selon un bilan fourni par le ministère palestinien de la Santé.