La Présidente du Conseil de la Fédération Valentina Matvienko (chambre haute du parlement russe) a réagi à l'irruption des forces de sécurité ukrainiennes dans les bureaux de l'agence de presse russe RIA Novosti Ukraina à Kiev et à l'arrestation de son rédacteur en chef Kirill Vychinski.
«Il n'y a aucun doute que cela est lié à l'activité professionnelle des journalistes. Elles [les autorités ukrainiennes, ndlr.] ont tellement peur de la vérité et de ce que les journalistes découvrent et montrent à tous et au monde entier sur la situation en Ukraine qu'aujourd'hui ils concentrent tous leurs efforts sur la neutralisation des journalistes», a-t-elle déclaré.
La sénatrice a également exprimé son espoir que les pays occidentaux réagiraient à cette situation et condamneraient les actions de Kiev.
«C'est une violation flagrante des valeurs démocratiques dont l'Occident est toujours si préoccupé. Nous espérons que les pays d'Europe et d'outre-Atlantique s'adresseront avec la plus grande des fermetés aux autorités ukrainiennes et leur rappelleront qu'attenter à la liberté de la presse et à la liberté d'expression et que violer les valeurs démocratiques fondamentales est inadmissible», a souligné Mme Matvienko.
Les réseaux sociaux ont condamné cette violation des droits des journalistes avec le hastag #TruthNotTreason.
Dans la matinée du 15 mai, plusieurs agents du SBU ont fait irruption dans les locaux de l'agence de presse russe RIA Novosti Ukraine à Kiev.
L'intervention du SBU arrive quelques heures après l'arrestation de Kirill Vychinski, chef du site RIA Novosti Ukraine, qui a la double nationalité russe et ukrainienne. Le journaliste a été interpellé à 8h30, heure de Moscou (7h30 à Paris), à proximité de son domicile. Selon son chauffeur, des inconnus se sont jetés sur l'homme avant de le mettre dans une voiture et de l'emmener.
Le 23 avril, le SBU a en outre interpellé la chef du mouvement des Volontaires de la Victoire, Elena Odnovol, accusée également de haute trahison.
Par le passé, Kiev a à plusieurs reprises pris des mesures de rétorsion à l'égard de journalistes russes, les expulsant du pays en raison de reportages qui n'étaient pas à son goût.
Moscou a systématiquement condamné ces expulsions en dénonçant la «discrimination à l'égard des médias russes».