Le secrétaire général de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), Anthony Bellanger, a condamné l'interpellation hier à Kiev du rédacteur en chef de l'agence russe RIA Novosti Ukraina Kirill Vychinski.
«La FIJ soutient son affilié russe, le Russian union of Journalists (RUJ), dans cette affaire. En tant que secrétaire général de la FIJ, j'ai appelé dès hier les autorités ukrainiennes à libérer immédiatement notre collègue russe. La liberté de la presse est garantie notamment par l'article 34 de la Constitution de l'Ukraine et par l'article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales. Une démocratie n'emprisonne pas les journalistes qui remplissent leur mission d'informer», a-t-il déclaré.
Les réseaux sociaux ont condamné cette violation des droits des journalistes avec le hastag #TruthNotTreason.
Dans la matinée du 15 mai, plusieurs agents du SBU ont fait irruption dans les locaux de l'agence de presse russe RIA Novosti Ukraine à Kiev.
L'intervention du SBU arrive quelques heures après l'arrestation de Kirill Vychinski, chef du site RIA Novosti Ukraine, qui a la double nationalité russe et ukrainienne. Le journaliste a été interpellé à 8h30, heure de Moscou (7h30 à Paris), à proximité de son domicile. Selon son chauffeur, des inconnus se sont jetés sur l'homme avant de le mettre dans une voiture et de l'emmener.
Le 23 avril, le SBU a en outre interpellé la chef du mouvement des Volontaires de la Victoire, Elena Odnovol, accusée également de haute trahison.
Par le passé, Kiev a à plusieurs reprises pris des mesures de rétorsion à l'égard de journalistes russes, les expulsant du pays en raison de reportages qui n'étaient pas à son goût.
Moscou a systématiquement condamné ces expulsions en dénonçant la «discrimination à l'égard des médias russes».