Contrairement aux objectifs de l'Otan, où les États-Unis appellent les partenaires à augmenter leurs dépenses militaires, l'intégration militaire sous le drapeau de l'UE, au contraire, se fixe pour objectif de réduire les budgets militaires des pays membres.
Selon le président du Parlement européen Antonio Tajani, «l'UE possède actuellement 28 armées qui font plus ou moins la même chose». Si elles s'unissaient pour ne former qu'une seule force commune, cela permettrait de «faire des économies significatives tout en étant plus actifs et forts sur la scène internationale».
La mobilité militaire n'est pas mentionnée par hasard. Pendant la réunion des ministres de la Défense de l'UE à Sofia, Federica Mogherini a déclaré: «Nous nous fixons pour objectif d'assurer un déplacement ordonné et efficace des forces armées partout en Union européenne et en dehors, en éliminant les obstacles normatifs et procéduraux qui existent, ainsi qu'en renforçant les infrastructures de l'UE pour le transport du matériel militaire».
«Du point de vue de l'organisation des éventuelles activités militaires et de différents exercices internationaux, cela paraît pragmatique et utile, estime le général Iouri Netkatchev, expert militaire. Au sein de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), la préparation administrative des manœuvres et le déplacement des troupes d'un pays dans un autre sont des procédures très bureaucratisées. Alors que l'UE et l'Otan veulent organiser ces déplacements selon le principe de l'espace Schengen. En fait, sans aucune concertation, des forces et l'aviation pourraient être envoyées de France ou d'Allemagne en une journée, voire en quelques heures, par exemple dans les pays baltes, près de la frontière russe. L'organisation précise que ces activités nécessitent un état-major général et un travail conjoint de spécialistes militaires des pays de l'UE.»
«En UE, la stratégie de défense fonctionne depuis seulement six mois, mais les pays ont déjà trouvé des points de développement commun de l'industrie militaire. La Commission européenne a déjà commencé le premier financement du projet pour l'analyse des futures tendances principales dans le domaine des technologies innovantes dans le secteur de la défense», explique le colonel Vladimir Popov, expert militaire.
La militarisation de l'Europe est donc un fait accompli, selon le quotidien. Des projets militaro-économiques et organisationnels liés au renforcement du facteur militaire en UE sont déjà à l'étude. Ils complètent et renforcent les projets de l'Otan.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.