Alors que la frontière israélo-gazaouie est de nouveau ce lundi le théâtre d'affrontements sanglants, le jour du transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, le ministère français des Affaires étrangères a condamné cette décision des Etats-Unis, considérant qu'elle enfreint le droit international, et a exigé que le gouvernement israélien fasse preuve de mesure dans l'usage de la force.
«La France désapprouve la décision américaine de transférer l'ambassade des États-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem», a fustigé Jean-Yves Le Drian. «Cette décision contrevient au droit international et en particulier aux résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations Unies», est-il dit dans son communiqué.
Après de longues semaines durant lesquelles a régné la violence et a coulé le sang de nombreux Palestiniens de la bande de Gaza, Paris a appelé «de nouveau les autorités israéliennes à faire preuve de discernement et de retenue dans l'usage de la force qui doit être strictement proportionné».
Le chef de la diplomatie a d'ailleurs rappelé «le devoir de protection des civils, en particulier des mineurs, et le droit des Palestiniens à manifester pacifiquement».
Il est «urgent de recréer les conditions nécessaires à la recherche d'une solution politique, dans un contexte régional déjà marqué par de fortes tensions», a conclu M.Le Drian.
En décembre 2017, Donald Trump ne s'est pas inscrit dans la ligne de ses prédécesseurs, en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l'État hébreu. Dans la foulée des États-Unis, plusieurs pays d'Amérique latine ont annoncé eux aussi le transfert de leurs missions diplomatiques.
Des 193 pays composant l'Assemblée générale de l'Onu, 128 ont voté fin décembre une résolution condamnant la décision américaine, dont des alliés des États-Unis comme la France et le Royaume-Uni. Seuls sept pays se sont alignés sur la décision de Washington.