Déménager dans un pays étranger est toujours une expérience de vie enrichissante autant du point de vue personnel que professionnel. Néanmoins, même si l'on connaît bien le pays, sa culture et ses traditions, le quotidien dévoile bien souvent un bon nombre de surprises aussi bonnes que mauvaises. Les jeunes Russes et Français confient à Sputnik ce qui leur manque le plus lorsqu'ils échangent leur place.
Journée de la femme et produits de beauté à des prix abordables
«Les salons de beauté à des prix abordables me manquent autant que la Journée de la femme du 8 mars. En Russie, ce jour-là, les hommes offrent des fleurs. Parfois on a tellement envie de se sentir véritablement princesse», explique-t-elle en souriant.
Par ailleurs, la Journée internationale de la femme n'est pas le seul jour férié qui lui manque.
«La fête de la Victoire du 9 mai me manque beaucoup, ainsi que les défilés qui me donnent des frissons dans le dos ce jour-là. On ressent de la fierté pour notre pays et pour nos grands-parents qui ont combattu pendant la guerre, qui ont su reconstruire le pays, élever leurs enfants malgré les conditions difficiles», ajoute-t-elle.
En outre, Vénéra évoque quelques habitudes alimentaires qu'elle a dû changer, ne trouvant plus les mêmes ingrédients qu'en Russie. Pour elle, cela ne pose plus de problèmes, il suffit de trouver un magasin russe quelque part dans le coin.
«Avec le temps, on s'adapte à tout: au nouveau mode de vie, à la mentalité différente. Les Français m'ont appris beaucoup de choses et je leur en suis très reconnaissante. J'aime leur façon d'aimer et de profiter de la vie. J'aime comment ils font du sport, les évènements culturels et les soirées entre amis. Finalement, on prend un peu de tout de chaque culture et j'aime cela», a-t-elle résumé.
Amis et pharmacie ouverte 24/24
Selon elle, cette année en France lui a apporté beaucoup de choses: de nouveaux amis, de nouvelles expériences professionnelles. Elle reconnaît que la France lui manque mais ne regrette absolument pas de rentrer en Russie.
«J'aimais bien le rythme de vie, son dynamisme. Mais il y avait des choses qui me manquaient. Par exemple, dans les petites villes les magasins sont fermés le dimanche. Difficile de trouver une pharmacie ouverte 24 heures sur 24. Impossible d'acheter un médicament dont on a besoin sans ordonnance tandis que la consultation médicale coûte cher», a-t-elle expliqué.
Pour sa part, il y a une différence fondamentale dans les mentalités concernant la façon de sourire.
«Mes amis me manquaient, surtout les premiers temps car je ne connaissais personne. Et puis, cela n'était pas toujours facile au départ concernant les études. Tout le monde me souriait par politesse au lieu d'expliquer ce qui n'allait pas. Une fois que j'ai compris le système, cela allait beaucoup mieux», a-t-elle conclu.
Pays de rêve sauf…la mayonnaise
Alissa a passé trois mois en Normandie pour un séjour linguistique. C'était son premier voyage en France et il l'a beaucoup marqué.
«J'ai toujours rêvé de visiter la France et quand on m'a appris que j'étais sélectionnée pour un stage, je n'en croyais pas mes oreilles», a-t-elle raconté.
Pour elle, la France c'est un pays de rêve, de littérature, de belle musique, de cuisine délicieuse.
«J'adore la cuisine française mais la mayonnaise russe m'a manquée. Elles n'a pas le même goût et lorsqu'on m'a demandé de préparer un plat russe, je me suis retrouvée en difficulté», a-t-elle conclu en riant.
Bisous et écritures en anglais
Pour Virginie, son séjour de trois mois en Russie, en tant que professeur stagiaire, a été mémorable.
«C'est une culture que je ne connaissais pas du tout», a-t-elle confié à Sputnik.
Même si elle s'était renseignée sur les coutumes russes avant de partir, il y avait toutefois des choses qui l'ont surprise. Par exemple, le fait de retirer ses chaussures avant de rentrer dans un appartement ou encore les petits déjeuners copieux et consistants.
Au fil de ses trois mois de stage, son impression a beaucoup changé. Si au début, les Russes lui paraissaient froids et réservés, en apprenant mieux les mœurs, elle a compris que ce n'était pas le cas.
«Les premiers temps, je ne comprenais pas. Dans les magasins, on ne te sourit pas, dans les rues non plus. Personne ne vient de te faire une bise, je trouvais cela curieux», explique-t-elle.
«C'est après que j'ai compris que les Russes sont plus réservés de l'extérieur mais quand ils aiment, ils aiment. Si tu en fais un ami, c'est pour la vie», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, les bises n'étaient pas la seule chose qui lui manquait. Ne parlant pas le russe, la jeune fille avait des difficultés à comprendre la langue, soulignant la quasi absence de panneaux et d'écritures en anglais.
Fromages et débats politiques enflammés
Pour Pierre, qui a vécu deux ans à Moscou avant de retourner en France, la Russie est devenue très européenne.
«Je me sentais très bien là-bas. Ce qui me manquait vraiment c'était le fromage avec une bonne baguette croustillante. J'aime beaucoup la cuisine russe mais les plats français sont moins bons en Russie», a-t-il affirmé.
Outre la cuisine, Pierre, grand passionné de débats politiques à la télévision, a confié qu'en Russie il n'y avait pas d'émissions politiques comme en France.
«Bien sûr, des émissions politiques, il y en a mais les débats politiques enflammés m'ont beaucoup manqué. Il fallait que je regarde les émissions française sur internet ou en replay», a-t-il conclu.
Manque de rien
Victor, qui vit actuellement à Moscou, affirme que la vie en Russie lui convient parfaitement et qu'il n'envisage pas de quitter le pays, au moins dans les années à venir.
«Ce qu'il manque aux Français en Russie? On ne manque de rien du tout, les filles sont magnifiques, les prix sont abordables, les gens sont éduqués, la ville est très verte. Paris, ça restera derrière nous», a-t-il conclu avec sourire.