«Les Israéliens ont les mains libres pour aller plus loin dans la lutte contre les avancées iraniennes et chiites pro-iraniennes. Comme il n'y a plus l'ennemi principal, Daesh, maintenant, une autre guerre s'ouvre, celle d'Israël et de l'Iran, par Syrie interposée.»
Israël cherche à contrer la présence iranienne au Liban et en Syrie, mais ces derniers temps, les tensions se sont accrues. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au lendemain de l'annonce américaine, un dépôt d'armes iranien près de Damas a été la cible d'une frappe, imputée à Israël par la Syrie, tuant 15 combattants pro-régime, dont huit Iraniens.
«On va avoir des représailles plus intenses et plus régulières, voire massives, de l'armée israélienne contre les intérêts iraniens»,
comme en témoignent des frappes aériennes menées en février, en réponse à l'introduction d'un drone iranien dans le ciel israélien. En avril, Israël a été accusé à nouveau d'avoir bombardé la base aérienne syrienne «T4» dans la province de Homs, contrôlée par Téhéran. Déterminé à empêcher l'implantation de Téhéran en Syrie, Israël est soupçonné d'avoir frappé des entrepôts de missiles dans la région d'Hama, qui aurait tué dix-huit conseillers militaires iraniens.
«Les Iraniens voudraient, comme les Russes, étendre ou implanter des bases en Syrie et dans la mesure où les Russes n'ont pas réussi à convaincre les Iraniens de ne pas renoncer totalement à cela, ce sont les Israéliens qui vont s'occuper de convaincre, par d'autres moyens, de ne pas s'implanter.»
«Une guerre n'est pas à écarter, ou des raids punitifs israéliens sur des installations balistiques ou nucléaires Iraniennes», estime Alexandre Del Valle, car l'Iran, «ne voulant pas redevenir plus sage, va devoir affronter cette alliance», constituée d'Israël, des États-Unis et de l'Arabie saoudite, l'autre poids lourd du Moyen-Orient, qui soutien des camps opposé en Syrie, au Yémen et au Liban, là où se joue le plus «cette rivalité entre le monde chiite iranien et le monde sunnite pro-occidental.»
«Une très grosse instabilité, avec des minorités qui sont contre le régime. Il y a une rivalité énorme en régime et anti-régime et à l'intérieur même du régime. Ce sont des conditions favorables pour faire un "regime change".»