Les chercheurs avaient auparavant supposé que la faim et le manque de proies avaient poussé les grands prédateurs de notre planète à prendre leurs quartiers dans des habitats insolites et atypiques pour leur espèce. Or, la nouvelle recherche publiée lundi dans la revue Current Biology suggère qu'en réalité ces espèces «recolonisent» les habitats où elles avaient vécus et chassés pendant des siècles avant d'être poussé au bord de l'extinction par les humains.
«L'hypothèse largement véhiculée par les médias scientifiques et populaires part du principe que ces animaux occupent l'écosystème auquel ils sont le mieux adapté. (…) Ainsi, les alligators vivent dans des marécages, les loutres de mer vivent dans les forêts de varech, les orangs-outans ont besoin de forêts pluviales et les mammifères marins préfèrent les eaux polaires», indiquent les chercheurs.
«Il ne s'agit pas d'une exception, mais du retour à une ancienne habitude, telle qu'elle avait été avant que ces espèces n'aient été repoussé de leurs habitats naturels», explique Brian Silliman, professeur de biologie à la Nicholas School of the Environment de l'Université Duke.
Cette tendance, concluent les scientifiques, témoigne de la mise en place d'une nouvelle stratégie de conservation de la part des dits prédateurs.