Tandis que des informations surgissent mettant en garde contre une nouvelle mise en scène à l'arme chimique, un grand nombre de détails restent encore à déterminer concernant la présumée attaque dans la ville syrienne de Douma. Le député tchèque au Parlement européen Jaromír Kohlicek a énuméré les principaux indices relevant du caractère scénique de l'attaque et des frappes de missiles qui l'ont suivie.
«Cette attaque chimique contre la Syrie, c'est un théâtre amateur. Les Américains ont dit: il y a là-bas des substances chimiques, telles que du chlore, du sarin et des phosphates. Mais il n'y avait rien. Nous avons vu les photographies de ces complexes [ciblés par les tirs, ndlr] dans la ville. Après le bombardement, s'il y avait des armes chimiques, beaucoup de personnes auraient été tuées. Mais personne n'a été tué», a-t-il expliqué dans un entretien à Sputnik.
Lors des frappes de missiles contre Damas, les États-Unis «n'ont éliminé rien de tel qui pouvait abriter des armes chimiques, n'ont tué personne et ont prévenu trois jours à l'avance qu'il y aurait une attaque. Même dans l'espace aérien, les régulateurs de la navigation en Méditerranée orientale ont dit: "Désormais ne survolez pas cette zone pendant 72 heures". C'est-à-dire que tout a été planifié pour que l'action se déroule comme dans un théâtre», a poursuivi l'eurodéputé.
Pour lui, le grand maître du jeu ici est la Première ministre britannique qui a donné un coup de pouce à la campagne de dénigrement de la Russie. Alors que Theresa May doit conclure un accord avec l'Union européenne après le référendum, il existe un «point délicat»: l'Irlande du Nord.
S'il y a un problème, il faut faire quelque chose «sur le ring international» pour y remédier, ce qui se faisait traditionnellement déjà il y a 100 ans. «Et maintenant Theresa May a trouvé un prétexte, primo, c'est Skripal et secundo, la Syrie. C'est transparent».
En même temps, à l'intérieur du pays, il manque à Theresa May la majorité au parlement: «Si les ministres de l'Irlande du Nord disent — "ça ne suffit pas" — il y aura de nouvelles élections. Et maintenant Jeremy Corbyn est très fort», a-t-il ajouté.
«Qui en a profité [de la mise en scène en Syrie et de la riposte qui a suivi]? Le gouvernement britannique. Tout comme le Président américain. Il a de gros problèmes avec ce qu'on appelle les États profonds, ceux qui ne sont pas officiellement dans le gouvernement, mais qui jouent un rôle important dans la politique américaine. Il [Trump, ndlr] n'est pas un politicien, ne sait pas comment travailler. Il parle comme un acteur, un mauvais acteur», conclut M.Kohlicek.