Trump-Macron, une relation ambiguë

La bromance, la diplomatie des câlins, les relations entre Emmanuel Macron et Donald Trump semblent être au beau fixe. Qu’en est-il en réalité? Retour sur les enjeux de la visite d’État du Président de la République à Washington avec Gérald Olivier, spécialiste des États-Unis à l’IPSE, rédacteur en chef du blog France-Amérique.
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Trois enjeux essentiels devaient marquer la visite du président Macron aux États-Unis et déterminer son influence auprès de Donald Trump: l'accord sur le nucléaire iranien, le retrait des forces américaines de Syrie et le protectionnisme américain. Au-delà des effusions très marquées de part et d'autre, quels ont été les résultats de cette visite?

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Pour Gerald Olivier, spécialiste des États-Unis à l'IPSE, rédacteur en chef du blog France-Amérique, les résultats de cette visite sont très mitigés, Emmanuel Macron est arrivé avec de très hautes ambitions mais est reparti presque bredouille: «du point de vue théâtral, ça a été très réussi, on a eu deux chefs d'État qui se sont tenus par la main, qui se sont embrassés […] sur le point des apparences, l'entente est plus que cordiale entre les deux. Maintenant, sur le plan des résultats et surtout du plan du président Macron, on peut en effet douter que cette visite ait produit quoi que ce soit».

Macron aux États-Unis: rupture ou soumission face à Trump?
Le spécialiste des États-Unis rappelle les enjeux importants de cette rencontre très officielle. Le Président Macron «est parti aux États-Unis avec trois objectifs: le premier, c'était de s'assurer que les États-Unis restent à l'intérieur du fameux JCPOA, l'accord sur le nucléaire iranien, le second c'est que les troupes américaines, aussi peu nombreuses soient-elles, demeurent en Syrie et continuent à travailler avec la coalition occidentale contre ISIS et pour la construction d'une nouvelle Syrie […] et troisième point, obtenir que l'Europe continue de bénéficier d'un waiver, c'est-à-dire ne soit pas sujet aux droits de douane que Donald Trump a déjà imposés sur l'acier et sur l'aluminium».

Gérald Olivier considère que le locataire de l'Élysée n'a pas réussi à fléchir la volonté de Donald Trump sur l'accord iranien et les droits de douane; seule maigre victoire au tableau, les Américains devront sans doute rester un peu plus longtemps en Syrie: «sur l'Iran, on aura la réponse le 12 mai, mais a priori c'est très mal engagé […] Sur le point de la Syrie, peut-être que les États-Unis vont rester un peu plus longtemps que prévu […] sur la question des droits de douane, Emmanuel Macron s'est retrouvé en porte-à-faux parce que c'est une question qui même si elle concerne l'Europe, elle touche surtout l'Allemagne».

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