Comment l'attaque contre l'aérodrome de Hmeimim a-t-elle été contrée?

Mardi 24 avril dans la soirée, les militaires russes ont abattu en Syrie deux drones qui tentaient d'attaquer l'aérodrome de Hmeimim, a annoncé hier le général Sergueï Roudskoï, commandant de la Direction générale des opérations de l'état-major russe.
Sputnik

Des canons antiaériens Pantsir ont été utilisés pour parer l'attaque. Les tout nouveaux systèmes de guerre électronique ont mis hors service les systèmes de navigation des appareils ennemis, ce à quoi a contribué l'étude des drones terroristes abattus plus tôt dans l'année.

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Hormis le récit de la récente attaque, Sergueï Roudskoï a présenté les preuves de l'interception de missiles américains Tomahawk par la défense antiaérienne pendant l'attaque du 14 avril.

Une attaque de drones-fantômes

Comme l'a déclaré le général Roudskoï en conférence de presse, deux drones inconnus ont été identifiés par la défense antiaérienne russe aux alentours de 20h à environ 10 km de l'aérodrome de Hmeimim. Il s'est avéré par la suite que ces drones embarquaient des bombes artisanales.

Des sources du ministère russe de la Défense ont dévoilé les détails du combat: les drones ont été interceptés par les canons antiaériens Pantsir, combinés aux moyens de guerre électronique. Après la détection du danger, le dispositif de guerre électronique a brouillé le signal GPS dans la région désignée, mettant ainsi hors service le système de navigation et de contrôle des drones. Au final, les deux drones se sont écartés de leur itinéraire et ont commencé à tourner en l'air de manière chaotique en prenant progressivement de l'altitude. Puis ils ont été abattus par les canons automatiques Pantsir.

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Une source de l'industrie de l'armement a expliqué que l'étude des drones abattus en janvier avait permis d'élaborer un algorithme spécial pour les canons Pantsir, qui assure la destruction des drones par de brèves rafales très précises.

«Les complexes Pantsir sont destinés à lutter contre des cibles de taille réduite à basse altitude, explique le général Alexandre Gorkov, ex-commandant des forces de défense antiaérienne. Avant même leur utilisation en Syrie, ils éliminaient déjà avec succès différentes sortes de drones sur les polygones. C'est une cible facile pour eux. C'est pourquoi l'attaque de drones a été menée après la tombée de la nuit pour compliquer leur détection.»

Selon Alexandre Gorkov, les unités de défense antiaérienne, de reconnaissance et de guerre électronique en Syrie sont regroupées en un système commun, ce qui accroît leur efficacité opérationnelle.

«L'approche des drones a été remarquée alors qu'ils se trouvaient encore loin de la base aérienne, précise le général. Les coordonnées ont été transmises au complexe Pantsir et le personnel a effectué le tir.»

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L'origine des drones qui ont attaqué Hmeimim n'a pas encore été établie. L'examen des débris a révélé qu'ils transportaient des bombes artisanales représentant une sérieuse menace pour les militaires et le matériel aéronautique.

En janvier 2018, plus d'une douzaine de drones artisanaux fabriqués par des terroristes ont participé à l'attaque contre la base russe de Hmeimim. Il s'agissait d'appareils avec une envergure d'ailes d'environ 3 mètres, dont chacun transportait une dizaine de bombes.

La neutralisation des Tomahawk

Pendant la conférence de presse, Sergueï Roudskoï a également présenté les preuves matérielles de l'efficacité des moyens antiaériens syriens qui ont contré la frappe américaine du 14 avril. Il a montré les fragments de missiles de croisière d'origine américaine découverts dans la zone d'interception, qui possèdent tous des brèches caractéristiques des projectiles des missiles guidés.

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Les débris présentés au ministère russe de la Défense indiquent que les Tomahawk ont été abattus par la défense antiaérienne dans les airs, estime l'expert militaire Vladislav Chouryguine.

«En cas d'impact d'un missile de croisière avec la cible, et d'explosion de sa charge de quelques centaines de kilogrammes d'explosifs, son ogive se répand en éclats, et toutes les pièces en poussière, explique le spécialiste. La plupart des pièces sont pratiquement impossibles à identifier. Dans le meilleur des cas, il reste l'arrière du moteur. Je peux en juger par l'expérience de la Yougoslavie et de l'Irak, où j'ai vu des Tomahawk à l'œuvre de mes propres yeux.»

C'est également l'avis du général Alexandre Gorkov.

«La dimension et la nature des débris des Tomahawk témoignent clairement d'une explosion à proximité d'un missile guidé d'interception, déclare Alexandre Gorkov. Suite à l'impact des éclats, le missile de croisière américain a perdu le contrôle et s'est désintégré. Si le Tomahawk avait atteint sa cible ou s'était autodétruit, il n'en resterait pratiquement rien.»

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Sergueï Roudskoï a noté que la plupart des missiles interceptés avaient été détruits par les versions modernisées des systèmes soviétiques S-125, Osa et Kvadrat.

Ces systèmes de défense antiaérienne ont été restaurés et modernisés avec la participation de spécialistes russes. Le général a enfin souligné que la Russie poursuivrait la formation des militaires syriens et apporterait son aide pour se familiariser avec les nouveaux systèmes antiaériens qui seront livrés prochainement.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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