L’Europe saura-t-elle revenir sur le marché russe après la levée des sanctions?

Alors que la Russie n’a aucune intention de lever l’embargo sur les produits européens, le président de la Chambre de commerce Maghreb-Russie parle à Sputnik des perspectives européennes de revenir sur le marché russe après la levée des sanctions.
Sputnik

L'Italien Francesco Lo Iudice, président de la Chambre de commerce Maghreb-Russie, a confié à Sputnik pendant le forum économique de Yalta que la nature a horreur du vide et que la place des producteurs bannis de Russie après l'introduction de l'embargo alimentaire russe a été occupée par d'autres. D'où, selon lui, la difficulté de revenir sur le marché russe après la levée des sanctions.

«À l'heure actuelle, le Brésil et l'Argentine fournissent la majeure partie de la viande de bœuf et de volaille à la Russie, bien qu'auparavant d'autres pays aient été les principaux importateurs, notamment la France où de nombreux producteurs ont mis la clef sous la porte faute de marché d'écoulement. Les exportateurs qui ont accaparé des marchés après l'introduction des sanctions offrent des produits de bonne qualité à de bons prix. C'est pourquoi il est naïf de croire qu'il est possible de revenir à la situation d'avant les sanctions et de reconquérir les marchés perdus dès que les sanctions seront levées. Ce sera une tâche ardue parce que les clients se sont habitués à d'autres produits. Même si les Italiens avaient pu revenir sur le marché russe, il aurait fallu baisser les prix et personne ne veut d'un commerce dans lequel il perd de l'argent», constate M. Lo Iudice.

En tant qu'Italien résidant en Tunisie, il déplore que le niveau des exportations tunisiennes vers la Russie soit très faible.

«Pour l'heure, la Russie exporte vers la Tunisie pour 800 millions de dollars par an, tandis que la Tunisie exporte vers la Russie pour 20 millions de dollars seulement, essentiellement du poisson et des denrées alimentaires. Si la Tunisie avait pu porter ses exportations de 20 millions ne serait-ce qu'à 40 millions, cela aurait été un grand succès pour le pays. Le but de ma présence au forum de Yalta est d'augmenter les exportations vers la Russie», a signalé l'interlocuteur de Sputnik.

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Plus encore, il croit que la Tunisie pourrait devenir un «territoire neutre» pour le commerce entre l'Italie et la Russie et pourrait servir à exporter, tout à fait légalement selon lui, vers la Russie du vin, des fromages et des produits agricoles italiens.

«Une fois tous les 15 jours, un cargo embarquant des produits italiens part de Sfax pour Novorossiisk. Il n'y a rien d'illégal, car la Tunisie n'est pas frappée d'embargo et nous avons tous les certificats requis du service russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire. Hélas, peu de personnes en Russie, même les gros distributeurs, savent que cette possibilité existe, d'où mon devoir d'Italien résidant en Tunisie et de citoyen russe d'exploiter ces ressources et ces possibilités», a conclu Francesco Lo Iudice.

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