Tandis que l'Onu constate une situation catastrophique dans plusieurs provinces syriennes comme celle d'Idlib, des infrastructures détruites dans la ville de Raqqa, les hommes politiques et d'affaires syriens ont quant à eux déjà une vision de ce que devrait être l'avenir économique de la République arabe.
Fares Shehabi, président de la Fédération syrienne des industries et membre du comité économique au sein du parlement syrien, a précisé la répartition des rôles dans le processus de reconstruction de la Syrie déchirée par la guerre et a expliqué pourquoi Damas n'a pas besoin de l'aide des pays de l'Alliance atlantique.
«La Russie a le rôle prépondérant en la matière, nous avons déjà avec elle de nombreux contrats extrêmement bénéfiques dans le domaine du pétrole et du gaz. Nous allons en outre élargir notre coopération dans cette direction avec des entreprises iraniennes et chinoises, avec tous ceux qui ne nous ont pas tourné le dos. Ça sera leur privilège de devenir les premiers investisseurs dans la reconstruction de la Syrie», a-t-il mis en exergue.
En même temps, Damas ne va «permettre la participation d'aucune sorte des pays membres de l'Otan, surtout de la France», qui a attaqué le peuple syrien «sous un faux prétexte, violant ainsi le droit international».
«Nous avons déjà discuté de multiples questions en l'espèce, notamment sur l'élargissement des échanges commerciaux, sur les réseaux de transport, nous avons évoqué la mise en place d'une compagnie d'assurance. De même, nous avons abordé des moyens de renouer les relations financières dans les conditions où les deux pays sont effectivement sous sanctions.»
Un des axes privilégiés de la coopération économique avec la Russie réside certes sur de possibles livraisons de systèmes de défense aérienne russes S-300 à la Syrie.
«Nous saluons fortement cette possibilité, puisque nous sommes en faveur de toute l'aide qui s'inscrit dans la lutte contre le terrorisme. Nous avons vu de nos propres yeux ce que les terroristes faisaient et nous ne voulons pas que cela se reproduise ni sur notre territoire ni sur n'importe quel autre», a souligné M.Rahal.
«Nous, en Syrie, nous luttons contre le terrorisme, contre les groupes radicaux et croyons que cette frappe a été réalisée afin de soutenir les terroristes, de mettre un terme aux tentatives de l'armée syrienne d'éliminer le terrorisme. Il s'agit de facto d'une aide directe aux terroristes pour les laisser exister sur notre sol.»
En tant que citoyen syrien, M.Rahal a espéré que tous les pays du monde se joignent à la lutte contre le terrorisme international pour éliminer les extrémistes qui restent.