«Nous faisons face à un nouveau phénomène, puisque nous avons beaucoup de réfugiés parmi lesquels il y a par exemple des personnes d'origine arabe, qui importent une autre forme d'antisémitisme dans le pays», a déclaré Merkel à la Channel 10, une chaîne privée israélienne.
«Mais malheureusement, l'antisémitisme existait auparavant», a-t-elle ajouté.
Selon le journal Bild, le présumé agresseur principal qui vient de se livrer à la police est un réfugié syrien ayant vécu dans un centre pour migrants près de Berlin.
La victime, qui n'est pas juive mais un Arabe israélien, a expliqué avoir été hélé et insulté par le groupe et avoir décidé à ce moment-là de filmer la scène avec son téléphone portable. Les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrent son agresseur en train de le fouetter avec sa ceinture en criant «yahoud», juif en arabe, et «trou du cul». La victime a expliqué avoir ce soir-là porté pour la première fois une kippa, qui lui avait été offerte par un ami, notamment pour se prouver que cela ne risquait rien dans les rues de Berlin.
Cette agression a suscité de nombreuses critiques en Allemagne, où la lutte contre l'antisémitisme a une importance particulière pour le pays, toujours hanté par son passé nazi.
«Nous sommes confrontés à de l'antisémitisme parmi les Allemands et aussi parmi les populations provenant du monde arabophone», a-t-elle déclaré.
Ces derniers mois, du fait de l'essor de l'extrême droite et des inquiétudes dues à l'afflux de réfugiés arabes, un débat monte dans le pays sur la résurgence en Allemagne de la haine à l'égard des Juifs, notamment dans les cours d'école.
Deux jours auparavant, des centaines de personnalités françaises, dont Nicolas Sarkozy, Bernard Cazeneuve ou encore Gérard Depardieu ont publié dans le Parisien une tribune dans laquelle ils s'élèvent contre un «nouvel antisémitisme» issu de «la radicalisation islamiste».