«Par ses démarches, l’Occident ne fait que rapprocher encore plus la Turquie et la Russie»

Dans la question syrienne, la Turquie ne doit pas agir dans les intérêts d’un autre pays, mais penser avant tout à sa propre population et à sa sécurité, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik le secrétaire général du parti Vatan Utku Reyhan, commentant la situation autour de la Syrie qui s’est dégradée après l’attaque de l’Occident.
Sputnik

La récente déclaration du Président français Emmanuel Macron sur une prétendue division entre la Turquie et la Russie ne correspond pas à la réalité et les efforts déployés par l'Occident en ce sens ne pourront pas affecter les relations entre Ankara et Moscou, a déclaré à Sputnik Utku Reyhan, secrétaire général du parti Vatan, qui n'est pas représenté au parlement turc.

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«Il y a quelques explications à cette déclaration de Macron. Tout d'abord, c'est sans doute le manque d'expérience du Président français […]. De toute évidence, il ne comprend pas que par ses démarches, l'Occident ne fait que rapprocher encore plus la Turquie et la Russie», a souligné l'interlocuteur de l'agence.

Et d'insister sur l'implication de la Syrie dans le format de négociations tripartite d'Astana.

«Nous voyons que l'unité de la Syrie répond aux intérêts de la Turquie et que seule l'administration de Bachar al-Assad est à même d'assurer cette unité. Pour combattre efficacement le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le Parti de l'union démocratique (PYD) dans le nord de la Syrie, Ankara doit absolument coopérer avec Damas», a souligné l'homme politique.

Selon lui, la poursuite de la coopération tripartite entre la Turquie, la Russie et l'Iran et l'engagement de la Syrie dans ce processus de négociations constituent une condition majeure de l'efficacité de ce combat.

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«La Turquie doit prendre l'initiative dans la question de l'unité de la Syrie. La coopération entre ces quatre pays est d'une importance vitale tant pour l'avenir de la Syrie que pour la Turquie elle-même. Aussi, les représentants du gouvernement turc doivent-ils éviter les déclarations susceptibles de créer une atmosphère de méfiance dans les relations avec la Russie et l'Iran. De telles déclarations ne seront guère utiles à la sécurité nationale de la Turquie», a noté M.Reyhan.

Et de relever que tous les pays réalistes devraient se rendre bien compte que l'avenir de la Syrie était inséparable de Bachar al-Assad.

«Seul Bachar al-Assad est capable d'unir tous les éléments religieux et ethniques du pays», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.

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