Le petit Moustafa, 10 ans, habite dans la ville syrienne de Douma. Au début, il ne voulait pas parler aux correspondants de Sputnik parce que les membres de Jaych al-Islam répétaient ces dernières années que ceux qui habitent les territoires sous contrôle de l'armée syrienne haïssent les enfants et veulent les tuer. Moustafa refuse net de poser devant la caméra et ne permet de prendre que de loin une photo de lui.
Mais peu à peu, il s'habitue et se libère de sa peur. Il confie à Sputnik qu'il aime étudier, mais que son école est détruite.
«Vous ne me tuerez pas si je vous dis ce que nous avons fait?», lance-t-il tout à coup.
Et il nous raconte comment des hommes de Jaych al-Islam ont promis aux enfants des dattes s'ils exécutaient leurs ordres.
«Les enfants ont été rassemblés aux abords de l'hôpital. Ils [les membres de Jaych al-Islam, ndlr] nous ont dit que nous aurions des biscuits et des pommes de terre si nous suivions toutes leurs consignes […] On a commencé à nous asperger d'eau avec des tuyaux. Puis les adultes nous ont pris par la main et nous ont entraînés à l'intérieur de l'hôpital où nous avons été pris en photo. Enfin, on nous a distribué les aliments promis et on nous a dit qu'on pouvait jouer parce qu'on avait été sages.»
Un autre garçon syrien, Hassan Diab, avait précédemment évoqué à la chaîne de télévision Rossiya 24 la vidéo où il était présenté comme une victime de la présumée attaque chimique du 7 avril à Douma. Rossiya 24 a diffusé l'interview de ce garçon de 11 ans qui a participé au tournage de la vidéo sur «l'attaque», invité, comme de nombreuses autres personnes, par les Casques blancs.
Les pays occidentaux ont accusé Damas d'avoir perpétré une attaque chimique à Douma. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma, publiées par les Casques blancs sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.
Une mission de l'OIAC est arrivée le 14 avril à Damas pour enquêter sur l'attaque prétendue chimique à Douma, après le bombardement par les pays occidentaux.