La Toile a vivement réagi à une série de frappes menées par les États-Unis dans la nuit du 13 au 14 avril contre la Syrie. De nombreux hommes politiques, experts, journalistes et internautes ordinaires ont fait part de leur avis concernant cette action militaire.
Jeremy Corbyn, leader du Parti travailliste britannique, a dénoncé cette «action contestable du point de vue juridique».
«Les bombes ne sauveront pas les vies et n'amèneront pas la paix. Cette action contestable du point de vue juridique risque d'agraver davantage […] un conflit qui est déjà épouvantable et rend la responsabilité pour les crimes de guerre et l'utilisation d'armes chimiques moins probable», a-t-il écrit sur sa page Facebook en ajoutant que le Royaume-Uni ne devait pas obéir aux instructions américaines et risquer la vie des militaires britanniques.
Un autre politicien britannique Nigel Farage, fondateur et ancien leader du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, a rappelé le parcours «terrible» des interventions britanniques au Proche-Orient.
«Je l'ai déjà dit et je le dirai encore une fois. Nos antécédents d'interventions en Syrie et au Proche-Orient sont terribles.»
Sharmine Narwani, spécialiste en politique du Proche-Orient, a indiqué dans son tweet que les frappes avaient été menées par le Royaume-Uni, la France et les États-Unis la veille du début de la mission de l'OIAC qui doit enquêter sur l'attaque chimique présumée à Douma.
«Cela en dit beaucoup», a-t-elle résumé.
Louise Raw, journaliste et historienne britannique, a également fustigé son gouvernement pour avoir participé à la série de frappes contre la Syrie.
«Nous nous souviendrons de ce gouvernement comme d'un ministère de meurtre. L'un de ses résultats remarquables est le bilan des morts: en commençant par la famine, l'augmentation du nombre de sans-abris, la réduction du NHS [National Health Service, ndlr], la réduction des effectifs de la police; désormais la Syrie, et les futures morts dans les rues à cause de la radicalisation qui suivra.»
Hicham Yezza, rédacteur en chef de la revue britannique Ceasefire, estime que l'action militaire entreprise par Paris, Washington et Londres ne sert que des objectifs politiques intérieurs à court terme et ceux de l'industrie militaire.
«#SyriaStrikes [les frappes en Syrie, ndlr] rendront furieux tant les opposants que les supporters de l'intervention (ces derniers puisqu'ils trouvent que cela ne va pas assez loin). Il semble que ce n'est bénéfique que pour les intérêts politiques à court terme de [Donald] Trump, [Theresa] May et [Emmanuel] Macron.»
Angela Rayner, députée britannique pour la circonscription d'Ashton-under-Lyne, s'est déclarée «paralysée» par la décision de Theresa May.
«L'OIAC devait commencer son enquête aujourd'hui. En tant que représentant des habitants d'Ashton-under-Lyne j'ai été paralysée par la décision de notre Première ministre de bombarder la Syrie. Je m'inquiète de comment notre mesure peut arrêter l'utilisation des armes chimiques et ramener la paix.»
Les hommes politiques français ont également participé aux discussions sur les réseaux sociaux.
Karim Ouchikh, conseiller régional d'Île-de-France, a souligné que l'attaque contre la Syrie avait été ordonnée «sans preuves absolues». De plus, le politicien a critiqué le rapport français sur l'attaque chimique présumée à Douma en le qualifiant de «très, très contestable.»
Ce rapport a été aussi critiqué par un spécialiste en géopolitique Pierre-Emmanuel Thomann qui l'a même qualifié d'«imposture».
Nicolas Dhuicq, maire de Brienne-le-Château, a fait part de sa colère et de sa honte provoquées par la décision d'Emmanuel Macron de participer à cette opération. Selon lui, il s'agit d'«aveuglement» et de «félonie».
De nombreux internautes français ont dénoncé le rôle que la France a joué dans cette attaque.
Il y a aussi ceux qui ont fait remarquer que la paix en Syrie était en train de s'installer quand Washington, Paris et Londres ont pris la décision de la bombarder.
«La paix s'est presque installée en Syrie et puis les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont décidé de déclencher une guerre contre ce pays. Sans preuves d'une attaque chimique. Qu'est-ce qui se passe dans ce monde. Il s'agit des crimes de guerre contre la population civile et leur pays.»