Cette frappe n'a eu, semble-t-il, que des effets très limités. Il est clair que cette frappe ne changera pas un iota dans la politique de Bachar-el-Assad. De plus, selon une source officiel russe, un nombre important de missiles, 71 sur 103, auraient été abattus par la DCA syrienne. Cet acte est politiquement nuisible, militairement inepte et politiquement désastreux.
Stupidité tactique
Il faut ensuite revenir sur le chiffre — hypothétique — de 71 missiles abattus sur 103 tirés. La défense anti-aérienne russe n'est pas entrée en action, car les troupes russes n'étaient pas susceptibles d'être visées. Ce chiffre est extrêmement élevé par rapport aux capacités des systèmes de DCA dont l'armée syrienne est équipée. Ces systèmes sont des armes qui datent du temps de l'existence de l'Union soviétique. Alors, on peut raisonnablement penser qu'elles ont été modernisées dans le cadre d'accords avec la Russie. Cela expliquerait le nombre important d'engins détruits.
Stupidité stratégique
Mais, les conséquences de cette frappe vont naturellement plus loin. Une frappe militaire est un acte de guerre. Cet acte doit être encadré par le droit international ou alors cela signifie que la loi du plus fort et la seule valide. Aujourd'hui, les preuves de la réalité d'une attaque chimique et de la responsabilité du régime de Bachar-el-Assad dans cette attaque n'ont pas été fournies. Compte tenu du lourd passif de mensonges et de manipulations des dirigeants des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, nul ne peut être cru sur parole.
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1. Voir Werrell K.P., The Evolution of the Cruise Missile, Air University Press, Maxwell Air Force Base, Alabama, 1985.