«Je n’ai jamais vu une telle haine ailleurs. C’est effroyable, un homme qui décide qu’un autre est infidèle parce qu’il ne connaît pas tout de l’islam. On a été déclarés hérétiques parce que nous, les militaires, défendions la patrie», témoigne Ali Barhoum.
L’alimentation est une question à part entière. Comme le précise l’interlocuteur de l’agence, à cause de la famine vécue au quotidien, même des personnes bien en chair se sont transformées en véritables squelettes ambulants.
«On nous donnait un morceau de pain ou une assiette de bouillie par jour. Des plats chauds, il y en avait très rarement. D’habitude, on nous donnait à manger une fois par jour ou une fois tous les deux jours», témoigne l’homme. Une autre difficulté est l’hygiène : il n’y avait que trois cabines de douche, toutes sans portes.
Des proches et des voisins affluent dans la maison du colonel Mouin Dayoub pour le féliciter à l’occasion de sa libération. Malgré toutes les horreurs vécues en prison, il reste persuadé que le pays est pour tous.
«Il faut pardonner et vivre tous ensemble comme auparavant», avoue-t-il, ajoutant que son plus grand rêve est que son pays retrouve la paix.