Navires de guerre russes disparus de Tartous: il n’y a qu’une seule explication

Des députés à la Douma (chambre basse du parlement russe) ont expliqué jeudi la disparition mystérieuse des navires militaires russes qui se trouvaient jusqu’à très récemment dans la base navale russe en Syrie.
Sputnik

Les bâtiments de guerre russes déployés à Tartous, en Syrie, ont pris le large pour des raisons de sécurité, a déclaré jeudi Vladimir Chamanov, chef du comité pour la défense de la Douma (chambre basse du parlement russe).

«C’est normal. Quand il y a une menace d’attaque, les navires amarrés aux quais de manière compacte se rendent dans la zone des manœuvres rapprochées pour éviter la destruction de plusieurs navires avec une seule munition», a indiqué le parlementaire.

L'USS Donald Cook à 100 km de la base russe de Tartous en Syrie
«Ils se dispersent. Ils augmentent ainsi leur viabilité. C’est une mesure habituelle», a-t-il ajouté.

Les médias russes ont annoncé jeudi matin que les navires militaires russes se trouvant à Tartous avaient quitté le port. Selon des images satellites datant du 11 avril, il ne reste que très peu de navires et un seul sous-marin à Tartous, alors que sept navires, deux vedettes Galtchonok et deux sous-marins diesel s’y trouvaient ces derniers jours.

Une escadre russe opère en permanence dans la Méditerranée. Elle comprend une quinzaine de navires de guerre et de soutien, a annoncé début mars la Flotte russe de la mer Noire. Le 13 mars, la Flotte a rapporté que la frégate Admiral Essen dotée de missiles de croisière de longue portée Kalibr avait mis le cap sur la Méditerranée. C’est la première mission de longue durée pour ce navire en 2018.

Des satellites auraient repéré la «disparition» des navires russes de la base de Tartous
La situation autour de la Syrie s’est aggravée après que l’Occident a accusé l’armée syrienne d’avoir mené une attaque chimique à Douma, dans la Ghouta orientale. Les autorités syriennes et le ministère russe de la Défense ont rejeté ces accusations les qualifiant d’infondées. Les États-Unis ont évoqué la possibilité d’une frappe contre la Syrie.

La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes à Douma. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma publiées par les «Casques blancs» sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces «intox» est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.

Le Président américain Donald Trump a publié un message agressif sur Twitter à l’intention de la Russie, promettant d’envoyer des «nouveaux missiles intelligents» en Syrie. La Première ministre britannique Theresa May a convoqué mercredi soir une réunion urgente du cabinet des ministres pour prendre une décision sur la participation de Londres à l’opération militaire en Syrie. Selon des médias, elle aurait ordonné aux sous-marins britanniques de s’approcher de la Syrie à distance de frappe. Les autorités françaises étudient aussi la question de leur participation à l’opération. L’Allemagne a déclaré qu’elle ne prendrait pas part aux actions militaires contre la Syrie.

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