Néanmoins, le secteur du schiste américain, qui avait affiché l'an dernier une hausse record, craint de se retrouver au centre du conflit commercial entre la Chine et l'Amérique, écrit mercredi le site d'information Vestifinance.ru.
Depuis deux semaines, il ne passe pas un jour sans nouvelles menaces réciproques et les plus dures déclarations (ainsi que l'analyse de ces menaces et déclarations). Malgré tout, l'administration de Donald Trump continue d'exiger la révision des relations commerciales bilatérales.
Pourtant, ce n'est pas encore une «guerre commerciale». Si elle se déclenchait, la Chine perdrait énormément mais les USA perdraient encore plus — même si Washington refuse de le reconnaître.
Les experts sont convaincus que le maintien de la tactique «dent pour dent» pourrait sérieusement impacter le secteur du schiste américain.
Actuellement, les États-Unis exportent des quantités record de pétrole, ce qui les rend extrêmement vulnérables — contrairement à l'époque où pratiquement tous les hydrocarbures restaient sur le marché intérieur.
En 2013, les USA exportaient entre 43.000 et 58.000 barils par jour, essentiellement au Canada à cause de l'interdiction d'exporter du pétrole instaurée en 1975. Mais fin 2015, Washington a annulé cet embargo de 40 ans, ouvrant la porte aux exportations du pétrole américain dans d'autres pays.
La semaine du 24 au 30 mars 2018, les exportations américaines de pétrole brut s'élevaient en moyenne à 2,175 millions de barils — une hausse incroyable pour un pays qui avait gardé pendant de longues années tout son pétrole sur son territoire.
La montée en flèche des exportations de pétrole de schiste américain a radicalement changé l'équilibre sur le marché pétrolier global. Et aujourd'hui, les USA ont reçu un rôle nouveau pour eux: la possibilité d'influencer la définition des tarifs mondiaux.
Mais ce statut de superpuissance pétrolière comporte également des problèmes, car il rend l'Amérique vulnérable face aux risques géopolitiques.
La Chine est le troisième plus grand importateur de pétrole américain (après le Canada et le Mexique): rien qu'en janvier, près de 15,7 millions de barils de pétrole américain ont été acheminés jusqu'en Chine.
Et il ne faut pas oublier que les Chinois pourraient se tourner vers d'autres fournisseurs d'hydrocarbures. Les importations de pétrole américain en Chine ont augmenté ces deux dernières années, mais Pékin continue de dépenser près de 10 milliards de dollars pour acheter du pétrole aux membres de l'Opep.
Les différends commerciaux entre Washington et Pékin ne seront certainement pas réglés à court terme, et l'Amérique devra être très prudente pour ne pas perdre la «guerre commerciale» qu'elle a elle-même déclenchée.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.