L'achat par l'Allemagne des drones américains Triton pour 2,5 milliards de dollars et l'intention de la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, de demander aux législateurs d'autoriser un programme de location à Israël de drones de combat Héron-TP coûtant un milliard d'euros témoignent, semble-t-il, de la militarisation de l'Allemagne.
«Je n'y crois pas. Les contacts avec Israël au sujet des drones Heron sont motivés par des intérêts d'entreprises et non pas par des préoccupations militaires… D'autant plus que le marché n'est pas encore conclu », indique le fondateur du site Knowdrones.com, Nick Mottern.
«Les Allemands ont essayé de l'éviter et je pense qu'il est très possible qu'ils continuent à l'éviter et à montrer l'exemple à d'autres pays», a-t-il expliqué.
L'expert s'est également exprimé sur le changement de la décision du gouvernement américain de ne pas vendre des drones à des tiers. Cette décision a été changée sous le Président Trump. Donald Trump se souciait-il d'un simple profit, de l'augmentation de la richesse des États-Unis et du retour dans le pays des postes de travail délocalisés ou poursuivait-il un autre objectif?
«Il a y deux ordres du jour. Le premier est de faire de l'argent. Le deuxième est de pouvoir mettre en place un régime mondial d'utilisation de drones dans lequel les gens sont constamment surveillés dans les zones riches en ressources, où vous pouvez tuer les gens afin de maintenir l'accès aux ressources à bas prix», a signalé Nick Mottern.
«Je pense que ces deux choses ont existé sous Obama, mais avec Trump il y a un plus grand intérêt à gagner de l'argent et à répandre ce mécanisme afin de semer le chaos, pour démobiliser les gouvernements et briser les sociétés civiles. Ces endroits sont beaucoup plus ouverts au contrôle des États-Unis, alors que d'autres, des pays très riches et relativement riches vont chercher à faire la même chose», a-t-il poursuivi.
Il a également déploré que dans leur majorité les gens croient que les drones sont des outils de surveillance inoffensifs et récréatifs tandis qu'en réalité leur destination est de tuer.
«Je pense que ces armes sont déjà entre de mauvaises mains. Il n'y a pas de bonnes mains pour ce type d'arme, il devrait y avoir une interdiction internationale. Et je pense que plus nous découvrons la technologie de ciblage et d'identification et de poursuite, plus les machines prennent de l'importance. De cette façon, la responsabilité morale est rejetée sur les machines parce que les gens veulent gagner de l'argent et s'emparer des ressources. Je pense que c'est ce qui se passe», a conclu Nick Mottern.