Presque toutes les planètes similaires à la Terre qui orbitent autour des naines rouges devraient être inhabitées en raison des radiations souvent émises par leurs étoiles, qui détruiraient la couche d’ozone de ces mondes extraterrestres, a déclaré mardi Eike Günther, de l’observatoire allemand Karl Schwarzschild de Tautenburg, lors de la Semaine européenne de l'astronomie et des sciences spatiales (EWASS 2018) qui se déroule à Liverpool, au Royaume-Uni.
«A l'heure actuelle, les astronomes du monde entier se concentrent sur les recherches de "cousines" et de "sosies" de notre planète dans l'espoir de répondre à la question éternelle de savoir si nous sommes seuls dans l'Univers. Les émissions sporadiques de rayons X, qui d'après notre étude, se produisent fréquemment sur les naines rouges, font des planètes voisines un endroit peu propice à la vie», a déclaré M.Günther.
Toutes ces planètes sont de la taille de la Terre et évoluent dans une «zone habitable» de leur étoile où l’eau peut exister à l'état liquide. Elles orbitent autour des naines rouges, ce qui a des avantages et des inconvénients. La durée de vie des naines rouges est très grande, ce qui laisse du temps pour l’apparition de la vie. Mais certaines de ces étoiles ont un caractère très «agité» au début de leur existence, émettant des rayonnements et des particules.
D’après M.Günther, de nombreux astronomes supposent depuis longtemps que l’activité accrue des étoiles peut négativement influer sur l’apparition et l’évolution de la vie sur les exoplanètes.
Les éjections de masse coronale (CME) risquent de priver une planète potentiellement habitable de son bouclier magnétique ce qui la rendrait vulnérable aux «bombardements» de rayons cosmiques. En plus, les puissantes émissions de rayons X détruiront progressivement son atmosphère et la priveront d’oxygène.
En février 2018, les scientifiques ont découvert une assez grande planète, qui orbite autour de Gliese 388 en effectuant une révolution en seulement trois jours.
Il s'est ensuite avéré que l'éruption enregistrée sur Gliese 388 n'avait pas entraîné d'éjection de masse coronale ce qui montre que les champs magnétiques des exoplanètes ne sont pas menacés. Mais elle a engendré une émission importante de rayons X qui présentent une véritable menace, d'après l'étude. Ces radiations pourraient détruire la couche d'ozone sur une planète similaire à la Terre et la priver de défense contre les rayons UV pour au moins deux ans.
Selon M.Günther, cela rend les planètes évoluant près des naines rouges peu propices à la vie. S'il a raison, parler de «Terre 2.0» est prématuré.