Les outils financiers et les compagnies recevant de telles notes sont appelés, dans le jargon financier, «junk» (ou «pourris»), ce qui insinue que les investisseurs doivent avoir une tolérance accrue au risque et être moins capricieux. C'est pourquoi tout investissement dans de telles compagnies et obligations est assimilé à un «plongeon dans la benne à ordures» ou «dumpster diving» et fait souvent l'objet de caricatures dans les médias d'affaires.
Il n'est donc pas étonnant que sur ce fond médiatique, les actions de Tesla Motors aient chuté de presque 15% en une semaine. Il n'y a pas d'opérations boursières aux USA aujourd'hui, mais la semaine prochaine s'ouvrira également par une chute, parce qu'après la clôture du marché la compagnie a annoncé le rappel de 120.000 voitures à cause d'un problème au niveau du système de contrôle, qui pourrait représenter un risque physique pour les propriétaires de Tesla.
Selon The Guardian, dans cette «usine du futur» se produisent des centaines d'incidents liés à la sécurité des employés — hormis les traumatismes reçus pendant la production, ils se plaignent d'«évanouissements, nausées, tremblements, troubles respiratoires et douleurs dans la poitrine».
«J'ai vu des gens simplement tomber dans les pommes, ils s'effondraient sur le sol comme une crêpe sur la poêle, le visage en sang», raconte un technicien de Tesla, Jonathan Galescu, cité par le jounral. «Ils (administrateurs) nous renvoyaient simplement poursuivre le travail en contournant la personne tombée alors qu'elle était encore au sol», ajoute-t-il. Dans ces conditions il ne faut pas s'attendre des travailleurs de Tesla Motors à une meilleure productivité ou une grande qualité du travail. Ce qui n'empêche pas pour autant les responsables d'essayer de les appeler à la «fierté corporative» et à la joie supposée de participer à la création de «voitures qui améliorent le monde».
L'entreprise d'Elon Musk s'est déjà retrouvée au seuil de la faillite plusieurs fois, mais à chaque fois une campagne de communication réussie, des récits élogieux dans les médias et une nouvelle portion d'investisseurs voulant «se joindre au génie et investir dans l'avenir» prolongeaient la vie de sa compagnie. Un tel scénario pourrait probablement le sauver une fois de plus, mais pour l'instant l'avenir paraît extrêmement sombre.
«Les choses empirent de jour en jour, déclare Bill Zox, responsable du département d'investissement des obligations du fonds Diamond Hill Investment Group, à l'agence Bloomberg. Tesla se trouve dans un cycle négatif qui se poursuit de lui-même. Tout le monde est inquiet», a-t-il ajouté.
La situation se complique d'autant plus que même les collaborateurs les plus proches d'Elon Musk fuient le navire. Ces derniers mois, Tesla Motors a été «abandonnée» par son chef comptable, son directeur du développement des affaires, son directeur financier et plusieurs autres cadres haut placés. En règle générale, un tel comportement est l'un des principaux signes que la compagnie est prête à faire naufrage et qu'il est fort probable qu'elle rencontre des problèmes avec la justice à cause d'une «attitude créative envers la comptabilité financière».
Il faut chercher une solution pour y remédier. Par le passé, l'URSS a été vendue et trahie pour «300 sortes de saucisson», mais le saucisson, au moins, peut être mangé. Alors qu'aujourd'hui nous nous approchons d'une situation où une partie de la société est prête à briser le système social au nom de «belles vidéos», ce qui est consternant. En dépit des appels des amateurs du nouveau et de l'occidental, l'État russe ne devrait certainement pas «copier Musk» et investir de l'argent dans l'apparition de ses analogues russes. En revanche, il aurait fallu encore hier investir de l'argent pour apprendre à la société à faire la différence entre la réalité d'une part et le virtuel et la publicité de l'autre. Aujourd'hui, c'est pratiquement une question cruciale de sécurité nationale à long terme.
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