Le 29 mars dernier, le Pentagone rappelait la nécessité pour Washington de maintenir une capacité d'action en Syrie grâce à des hommes sur le terrain, confirmant la volonté américaine, exprimée en janvier dernier, de rester longtemps en Syrie pour éviter que Daech* ne réapparaisse, lutter contre l'influence iranienne et se défaire du «régime de Bachar».
Las, quelques heures plus tard, Donald Trump annonçait au contraire qu'il entendait rapidement quitter le pays.
«Nous sommes en train de mettre sévèrement KO l'État islamique et nous allons quitter la Syrie très vite, vraiment très bientôt.»
Pour justifier le départ des forces américaines sur place, Donald Trump explique que la lutte contre Daech* est terminée, puisque l'organisation terroriste ne contrôle plus ou presque plus de territoire et qu'il revient maintenant à d'autres pays de prendre le relais.
«Laissons les autres s'occuper [de la Syrie] maintenant. Nous aurons bientôt repris la totalité du Califat, comme ils l'appellent. Nous avons tout repris rapidement.»
Le Président américain dénonce également le coût des opérations à l'extérieur qui empêcherait selon lui d'investir au niveau national; une raison supplémentaire de quitter l'ancien bastion de l'État islamique, donc. Trump souhaite en effet donner la priorité aux infrastructures et à la sécurité américaines et considère la lutte contre l'immigration mexicaine plus importante que la stabilité au Moyen-Orient.
«Nous dépensons des milliards dans d'autres pays pour sécuriser leurs frontières et nous ne pouvons pas le faire chez nous, dans notre pays?»
Selon lui, les États-Unis dépenseraient 7 milliards de dollars (2018) tous les trois mois au Moyen-Orient. Un chiffre exorbitant, mais loin de la réalité, bien que l'investissement américain sur place soit conséquent. Trump considère que Washington ne reçoit rien en retour de ces investissements, pas même le pétrole qu'il réclame, d'où son départ:
«Rappelez-vous, en tant que citoyen je disais "Gardons le pétrole". […] Nous n'avons jamais pris le pétrole! Si nous l'avions fait, ça aurait été, nous n'aurions pas l'État islamique*. Parce que vous savez qui a gardé le pétrole? Daech*!»
* Organisation terroriste interdite en Russie