Un virus au nom imprécis d'origine britannique semble avoir traversé l'Atlantique et contaminé le Département d'État des États-Unis. Selon tous les symptômes que l'on perçoit sur les personnes infestées, la maladie affecte, en premier, leurs cerveaux à l'aide de grands tentacules appartenant au protagoniste populaire des contes occidentaux du Kremlin.
Ne disposant d'aucune preuve de la soi-disant culpabilité de la Russie dans l'affaire Skripal, les États-Unis préfèrent se protéger du Kremlin, de ses nombreux «tentacules» baladeurs et de ses «espions» pour protéger leur nation. C'est exactement cette image de la Russie que Heather Nauert, porte-parole du Département d'État des États-Unis, a dépeinte lors d'un briefing du département, qui s'est tenu mardi.
«La Russie a de longues bras, la Russie a plusieurs tentacules. On suppose qu'ils continueront à s'intéresser à nos élections, mais aussi aux élections de plusieurs autres nations. Okay».
Un des journalistes qui était présent au briefing a demandé s'il avait bien entendu que les mots «des bras et des tentacules» avaient été prononcés.
«C'est ça», confirme Mme Nauert, souriante. «C'est un monstre des fonds marins».
Heather Nauert a d'ailleurs fait savoir qu'elle n'était pas personnellement au courant de ce que «ces gars», à savoir les diplomates russes, avaient fait, mais qu'elle était convaincue d'une chose:
«C'étaient des espions. Nous les avons expulsés. La nation sera plus en sécurité. Nous irons mieux dans un pays avec 60 espions de moins, ici aux États-Unis.»
Après une telle déclaration éloquente et claire comme le jour, une question se pose évidemment: est-ce que l'expulsion de 64 «espions russes» du territoire américain est capable de protéger la nation américaine de la menace émanant du côté de ce monstre sous-marin russe? On en doute fortement.
Il ne reste plus qu'à dire qu'il faudrait vraiment faire attention, puisque la paranoïa dont tous les symptômes sont là, se répand d'habitude très vite, surtout quand il s'agit de celle, semée par la russophobie sans limites.