«La surreprésentation des antisémites tant à l'extrême gauche qu'à l'extrême droite rend ces deux partis infréquentables. Et s'ils sont infréquentables, ils ne sont pas les bienvenus.»
En effet, Francis Kalifat, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), ne souhaite pas que le Front national et la France insoumise participent à la marche blanche qui se déroulera à Paris. Le président du CRIF justifie sa réaction par la «surreprésentation des antisémites» dans ces deux partis. Il reproche également aux membres de la France insoumise d'avoir «besoin d'éclaircir leur position en ce qui concerne le boycott d'Israël, la haine d'Israël véhiculée dans notre pays. Ces mouvements veulent faire d'Israël le juif des nations». Si Francis Kalifat tempère ses propos et estime que des «électeurs du Front national ou de la France insoumise seront sûrement là […] On ne va pas demander l'appartenance de chaque personne. On ne veut juste pas les symboles de ces mouvements.» Des symboles qui ont d'ores et déjà annoncé leur présence.
Cette mise à l'index est pourtant loin de faire l'unanimité. À commencer par le fils de la défunte, qui a dénoncé la dimension politique du CRIF, refusant d'ostraciser tel ou tel en fonction de ses choix politiques:
Des membres de la communauté juive se sont également désolidarisés, sur Twitter, des déclarations du président du CRIF.
Par ailleurs, Gilles-William Goldnadel, avocat des enfants de Mireille Knoll, expliquait à Sputnik être «pour l'unité nationale, sans aucune exclusion». Un argument repris par les personnalités issues du FN et de FI.
Cependant, l'amalgame entre les deux formations politiques n'est pas du goût d'Adrien Quatennens, député LFI. «Nous sommes ceux qui luttent avec force contre tous les racismes, toutes les discriminations. Être associés à des positions antisémites nous blesse profondément. Avec de tels propos, le président du CRIF ne peut pas espérer représenter les juifs de France» dénonce Adrien Quatennens dans l'émission Politique matin sur LCP. On notera que les autres partis politiques sont pour l'instant très silencieux sur cette polémique, peut-être en raison de l'hommage national au Lieutenant-Colonel Beltrame, victime de l'attentat de Trèbes, qui se déroulait ce même mercredi 28 mars.
Cette nouvelle controverse a le mérite de soulever une nouvelle fois les potentielles dérives liées à la politisation des communautarismes. En effet, si des drames qui touchent émotionnellement la France entière ne peuvent être dénoncés que par un groupe autoproclamé qui choisit ses soutiens, nous dirigeons-nous vers la fin de l'unité nationale?