Décrite comme très «gentille» par ses voisins, Mireille Knoll avait échappé à la rafle du Vel d'Hiv. Elle vivait au deuxième étage d'un immeuble de l'avenue Philippe-Auguste (XIe arrondissement) considéré comme «habituellement très calme», selon des voisins. Malgré tout, elle y a été victime d'un crime violent vendredi dernier.
En ce début de cette semaine, la société cherche à se ressaisir, tout en condamnant fermement l'atrocité survenue. Mercredi, une marche blanche est prévue, qui doit démarrer à 18h30 place de la Nation à Paris. Le cortège se rendra jusqu'au domicile de Mme Knoll pour lui rendre hommage.
Dans les cercles politiques, le meurtre a suscité une condamnation unanime. Le Président Macron l'a qualifié de «crime épouvantable» et a réaffirmé sa «détermination absolue à lutter contre l'antisémitisme». Le chef de file des députés LREM Richard Ferrand a pour sa part constaté que c'était «la nausée» et «l'horreur absolue». Les réactions d'autres personnalités politiques ne cessent pas d'apparaître.
Gérard Collomb a fustigé les idées stéréotypées qui pourraient être à l'origine du meurtre:
«Les deux auteurs ont été rapidement retrouvés […] mais ce qui était terrible, c'est que l'un des auteurs disait à l'autre "C'est une juive, elle doit avoir de l'argent"», a déclaré le ministre de l'Intérieur, ajoutant qu'il s'agit des «stéréotypes qui aujourd'hui sont de plus en plus courants dans notre société […] contre lesquels il nous faut lutter».
Marine Le Pen, dont la présence et celle des députés du FN n'est pas souhaitée à la marche blanche organisée mercredi après le meurtre, a dénoncé un assassinat antisémite dans un communiqué et sur sa page Twitter.
Gilbert Collard a affirmer manifester à sa manière malgré l'interdiction de participer à la marche.
Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, tout comme d'autres personnalités politiques n'ont pas tardé à condamner la tragédie, certains rappelant également de l'autre mort tragique, du gendarme Arnaud Beltrame, dans l'attaque de l'Aude.
Nombreux ont été aussi simples Français qui se sont joints au mouvement de solidarité.
Plusieurs se sont d'ailleurs rangés du côté défense du FN qui n'est pas bienvenu au rassemblement prévu mercredi:
Certains ont rappelé le passé sombre d'un des suspects, né en 1989, et déjà connu pour des affaires de viol et d'agression sexuelle. Ce voisin de Mme Knoll a été condamné en 2017 pour avoir agressé sexuellement une fillette de 12 ans, comme l'a confirmé à l'AFP une source proche de l'enquête. Les faits s'étaient déroulés au domicile de Mireille Knoll, la jeune victime étant la fille de l'ancienne aide à domicile de l'octogénaire.
En même temps, d'autres ont tenté d'imaginer un scénario contraire.
Deux hommes ont été mis en examen mardi pour «homicide volontaire en raison de l'appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion» et «vol aggravé» de Mireille Knoll. L'un d'eux, né en 1989, était un voisin de l'octogénaire et avait l'habitude de lui rendre visite; l'autre est un ami de ce dernier, un jeune homme de 21 ans, sans domicile fixe.