Fichés S
Après Charlie Hebdo, l'hyper casher, le Bataclan, Nice… rien ne change. Comme beaucoup d'autres, Radouane Lakdim était connu des services de police. Arrêté en 2010 pour des faits de violences, condamné à un mois avec sursis pour port d'arme prohibée en 2011, fiché S depuis 2014, condamné à un mois d'emprisonnement en 2015 pour usage de stupéfiants et refus d'obtempérer. En 2016 et en 2017, il était surveillé par les services de renseignements, mais la surveillance a été levée, faute de "signes laissant présager un passage à l'acte".
Le passage à l'acte, c'est bien cela le problème. Une fois de plus, les officiels nous expliquent qu'ils ont fait tout ce qu'il fallait, que l'assassin était surveillé, mais que rien ne permettait de penser qu'il allait passer à l'acte. La déclaration du procureur de la République, François Molins est un modèle du genre: "il faisait l'objet d'un suivi effectif de la part de services de renseignements, suivi qui n'avait permis de mettre en évidence aucun signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste". Voilà, c'est la faute à pas de chance, circulez, y'a rien à voir. Non mais qu'est ce qu'ils espèrent? Un coup de fil? Un SMS? "Allo?, bonjour, je suis un suspect islamiste fiché S, je viens de me radicaliser, je vais passer à l'acte. A tout de suite."
L'incompétence de nos dirigeants
En déplacement à Bruxelles lors de la prise d'otages, Macron, Président de la République Française, se transforme en commentateur en nous expliquant qu'il n'a jamais caché que la menace terroriste était élevée parce qu'il y a une menace "endogène" avec des individus qui "se sont radicalisés eux-mêmes". On atteint le summum de l'incompétence et de l'irresponsabilité. Le Président de la République lui-même n'est plus un acteur, c'est devenu un simple commentateur télé impuissant qui décrit les évènements. Et que de dire de Manuel Valls, qui avant lui, nous expliquait à chaque attentat qu'il y en aurait d'autres et qu'il fallait s'habituer à vivre avec la menace terroriste.
Les terroristes qui nous assassinent sont des lâches. Massacrer à bout portant des civils désarmés est à la portée de n’importe quel psychopathe cocaïné. Ceux qui nous dirigent sont aussi des lâches. Ils jouent avec la vie de leur concitoyens, confortablement assis derrière leurs bureaux et leurs domiciles ultra-protégés. Incapables d’empêcher des fous meurtriers de nous assassiner.
Accueillir les terroristes ou les buter jusque dans les chiottes
Autres pays, autres moeurs. En 1999, suite aux attentats de Moscou attribués à des Tchétchènes, Vladmimir Poutine déclare: "nous poursuivront les terroristes partout, même dans les toilettes s'il le faut. On les butera dans les chiottes. Voilà, la question est close".
Un dirigeant veut buter les terroristes jusque dans les chiottes, l'autre veux les accueillir pour identifier le risque… Cherchez l'erreur. Il parait qu'on a les dirigeants qu'on mérite.
Combien de Merah, de Kouachi, de Lakdim dans les cités?
D'après le Ministre de l'intérieur Gérard Collomb, l'égorgeur Lakdim était un petit délinquant qui s'est radicalisé. Mais combien de petits délinquants susceptibles de se radicaliser comptent les innombrables cités françaises où même la police n'ose plus rentrer?
Et comment peut-on croire un instant que ces gens là sont surveillés afin de les empêcher de commettre des attentats alors même que les pouvoirs publics sont incapables de les empêcher de vendre simplement de la drogue?
Ils égorgent nos fils et nos compagnes
Dans les heures qui suivirent le drame, les médias sont restés flous sur les causes de la mort du gendarme qui a échangé sa vie contre celle d'une otage. Le lendemain, un compte twitter (@entrevoixnues) a publié un message à l'attention de Gérard Collomb et affirmé que le gendarme avait été "égorgé". Le compte a été immédiatement suspendu.
Il faudra attendre 48 heures pour que quelques rares médias osent en parler. Ainsi, dans Le Parisien du 25 mars on a confirmation que, "l’autopsie réalisée sur le corps de l’officier de gendarmerie a révélé des lésions mortelles à l’arme blanche au niveau du cou, selon des sources concordantes."
Que de précautions pour éviter de troubler encore plus l'opinion publique: le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort égorgé. Oui, égorgé.
Pourquoi? et bien parce qu'il est insoutenable de nous expliquer que d'un côté Arnaud Beltrame, dans son origine, dans son parcours, dans son activité professionnelle symbolisait parfaitement la République Française et ses valeurs.
Et que dans le même temps, il est mort égorgé, exactement comme cette strophe prémonitoire de la Marseillaise qu'il incarnait tant:
"Entendez-vous dans nos campagnes, Mugir ces féroces soldats? Ils viennent jusque dans nos bras, Egorger nos fils et nos compagnes?"
Vous connaissez la suite? Si vous ne la connaissez pas, relisez la Marseillaise.
Aujourd'hui, attentat après attentat, ce ne sont pas seulement des citoyens innocents qu'ils assassinent, c'est la République Française. Et ce n'est pas l'incompétence criminelle de nos dirigeants qui va les arrêter.
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