Un face à face tendu a opposé dimanche à Montpellier quelque 200 militants antifascistes et une trentaine d'identitaires de la Ligue du Midi, deux jours après le coup de force d'hommes cagoulés dans un amphithéâtre universitaire de la ville, a constaté une journaliste de l'AFP.
Un groupe d'antifascistes, dont des membres de la Ligue des droits de l'Homme, des étudiants mobilisés contre la réforme de l'accès à l'université et de jeunes communistes et anarchistes, s'étaient rassemblés devant la préfecture de l'Hérault. Ils ont déployé une banderole proclamant en lettres rouges «Fachos, ni dans nos facs, ni dans nos rues».
Les manifestants faisaient ainsi un lien entre la présence de la Ligue du Midi dans le centre-ville et la violente expulsion d'étudiants d'un amphithéâtre de la faculté de droit par des hommes cagoulés dans la nuit de jeudi à vendredi.
Ensuite, les antifascistes se sont dirigés à la rencontre d'une trentaine de militants de la Ligue du Midi, un groupe dont le fondateur Richard Roudier brandissait un portrait du gendarme Arnaud Beltrame tué dans l'attaque de Trèbes (Aude) et son fils Olivier.
La police anti-émeutes s'était positionnée entre les deux groupes pour les maintenir à distance mais n'a pas empêché Richard Roudier, 70 ans, de se précipiter vers les antifascistes ce qui a provoqué un échange de projectiles entre les deux camps, dont des bouteilles de verre.
«Pétel, Roudier, même combat… Cassez-vous!», scandaient les antifascistes, faisant allusion au doyen de la faculté de droit, Philippe Pétel. Ce dernier a démissionné samedi, mis en cause par des étudiants dans l'intrusion des hommes cagoulés dans la faculté.
Après ces heurts, le président de l'Université Philippe Augé a annoncé dimanche dans un communiqué que la faculté de droit resterait fermée lundi «afin d'éviter tout risque d'altercations ou de débordements et de permettre un retour rapide à une situation apaisée». Il a souhaité que la réouverture puisse intervenir dans les plus courts délais.