Ahmed, un civil sorti de la Ghouta orientale, en Syrie, a parlé à Sputnik de la vie sous Daech*.
«Nous avons oublié au cours des dernières années notre vie tranquille que nous vivions avant. Il était impossible de sortir. Si quelqu'un fuyait vers les régions contrôlées par l'armée syrienne, il mettait en danger sa vie, la sienne et celle de sa famille. Si la tentative d'évasion échouait, c'était encore pire. Selon la doctrine des extrémistes, cette personne était considérée comme traitre et même si elle n'était pas tuée, elle était victime de leur arbitraire et se voyait confisquer tous ses biens», a raconté Ahmed.
«Pour ce, il fallait insulter l'État syrien et son armée. Sinon, on devenait un infidèle, on n'était plus musulman, quoique les convictions et les actions des radicaux soient elles-mêmes loin de l'islam», a indiqué Ahmed.
Il s'est dit heureux d'avoir pu fuir la Ghouta orientale où les radicaux faisaient la loi.
«La première chose qu'ils ont faite après avoir pris le pouvoir dans notre secteur, c'est d'installer prisons et chambres de torture, a-t-il précisé. Ils accusaient tout le temps le gouvernement syrien et l'armée de tous les péchés via les médias.»
Aujourd'hui qu'il a pu quitter cet enfer, Ahmed déclare qu'il «n'en revient pas de joie».
«C'est un miracle si ma famille et moi ne devons plus vivre aujourd'hui toutes les affres de la vie sous le joug des extrémistes», a-t-il noté.
Il a fait remarquer que l'armée syrienne avait très bien accueilli les réfugiés. «Tout le monde comprend que nous n'y sommes pour rien, que les radicaux nous utilisaient comme bouclier humain», a-t-il souligné pour conclure.
Selon le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, plus de 700 réfugiés ont été évacués de la Ghouta orientale samedi par le point de passage de Muhayam-al-Wafedin, tandis qu'au total plus de 105.000 personnes ont pu quitter le secteur depuis le début des pauses humanitaires.
* Organisation interdite en Russie