L’opération d’Afrine va-t-elle exacerber les divergences entre l’UE et la Turquie?

Ankara a catégoriquement rejeté la résolution du Parlement européen sur Afrine que la Turquie considère comme «nulle et non avenue». Deux politologues turcs ont exposé à Sputnik leurs points de vue sur l’opération Rameau d'olivier et la réaction de la Turquie à la démarche de Bruxelles.
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La résolution du Parlement européen sur Afrine n'a aucune importance pour les autorités turques, et Ankara n'y prêtera aucune attention, a déclaré Can Baydarol dans un entretien accordé à Sputnik.

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«La résolution adoptée par le Parlement européen n'est pas contraignante. Non seulement la résolution du Parlement européen sur Afrine, mais aussi beaucoup d'autres résolutions adoptées par cette structure ont été catégoriquement rejetées par la Turquie. La déclaration d'Ankara selon laquelle la Turquie ne partira pas d'Afrine tant que sa mission dans le cadre de l'opération n'est pas remplie prouve qu'Ankara n'entend pas tenir compte de cette résolution du Parlement européen», a souligné l'interlocuteur de l'agence.

Et de rappeler que ladite résolution avait été adoptée à l'approche du sommet Turquie-UE prévu le 26 mars à Varna en Bulgarie.

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Selon l'expert, cela n'exclut évidemment pas un nouveau regain de tension dans les relations entre Ankara et Bruxelles.

Un autre interlocuteur de Sputnik, le politologue turc Sezgin Mercan a vertement critiqué la décision «scandaleuse» du Parlement européen sur Afrine.

«La Turquie a lancé cette opération tant pour garantir sa propre sécurité que celle de l'Europe […] dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais l'Europe présente cette opération comme menée contre l'ensemble de la population kurde. En réalité, il n'en est rien», a insisté M.Mercan.

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Et d'ajouter que la Turquie n'était toujours pas considérée en Europe comme un partenaire fiable et un garant de sécurité.

«D'autre part, la Turquie a des doutes similaires à propos de l'Union européenne», a résumé le politologue.

Dans sa récente résolution, le Parlement européen a appelé au cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire syrien, mais Ankara a refusé net d'arrêter son opération Rameau d'olivier à Afrine, en qualifiant ladite résolution de nulle et non avenue.

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