«Les radicaux tirent dès le matin en direction du couloir. Ils n'ont heureusement tué personne, […] mais ils tirent pour faire croire à ceux qui sont encore de l'autre côté que c'est l'armée syrienne qui tue les civils», a raconté à Sputnik le lieutenant Somar, qui parle un peu russe et qui est responsable du secteur le plus dangereux du couloir humanitaire à Hammouria.
«Or, mes soldats, au contraire, protègent ces pauvres réfugiés à l'intention desquels nous avons placé de l'eau fraîche le long de notre partie du couloir», a-t-il ajouté.
Le couloir de Hammouria est le plus sûr, bien qu'il existe également ceux de Douma et de Jisrine, a constaté Sputnik. En l'espace de quatre jours, presque 50.000 personnes ont pu l'emprunter pour quitter la Ghouta orientale. Toutefois, les groupes radicaux retiennent encore en otage environ 300.000 civils.
«C'est encore loin?, demande une femme. Cela fait plus de deux heures que nous marchons sous les tirs. Nous n'avons rien mangé depuis trois jours.»
Un homme qui porte un enfant dans les bras raconte à notre correspondant que c'est la confusion totale dans les rangs des radicaux. Les uns jettent leurs armes et tentent de se fondre dans le flot des réfugiés, d'autres se retirent à l'intérieur de la Ghouta orientale, où l'armée n'est pas encore arrivée, a-t-il affirmé.
«Vous n'imaginez pas ce que nous avons vécu… Les extrémistes accaparaient toute l'aide humanitaire. Ils nous obligeaient nous terrer dans les caves, cherchant à nous faire peur par l'avancée de l'armée», a-t-il indiqué à Sputnik.
Plusieurs enfants et leurs mères viennent d'arriver par le couloir, mais une femme se soucie déjà de ceux qui sont restés dans la Ghouta orientale.
«S'il vous plaît, sauvez-les. Il reste encore des milliers de civils», a-t-elle dit.
Depuis les pauses humanitaires introduites dans le secteur, les radicaux menacent de tuer tous ceux qui veulent quitter la zone. Toujours selon le correspondant de Sputnik, ils ont exécuté la semaine dernière des jeunes gens qui, lors d'une manifestation de soutien au gouvernement syrien, avaient hissé le drapeau national sur la place de la localité de Kafr Batna.
Au cours de la seule journée du 18 mars, plus de 25.000 personnes ont pu quitter la Ghouta orientale, a annoncé le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie.