«Bloody Gina»: une adepte de la torture à la tête de la CIA, selon un ex-agent

Le choix de Gina Haspel pour la direction de la CIA envoie un message troublant à ses employés, estime son ancien collaborateur ayant passé 23 mois en prison pour divulgation des méthodes de tortures utilisées par l'agence.
Sputnik

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La nouvelle directrice de la CIA Gina Haspel était directement impliquée dans la pratique de la torture de détenus, affirme John Kiriakou, un ex-employé du département antiterroriste de l'agence US.

Dans une tribune publiée par The Washington Post, M.Kiriakou estime que la nomination de Gina Haspel à la tête de la CIA envoie un message troublant à ses agents ainsi qu'aux alliés et ennemis des États-Unis à travers le monde.

En 2002, John Kiriakou dirigeait les opérations antiterroristes sur le sol pakistanais. Son équipe est parvenue de capturer des dizaines de membres d'Al-Qaïda, dont Abou Zoubaydah, considéré à l'époque par erreur comme le «numéro trois» de la nébuleuse terroriste. «En mai 2002, la CIA a pris la décision de le soumettre à des tortures», raconte M.Kiriakou.

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Bien que lui-même ait refusé d'avoir recours à ces méthodes, «il y avait plein de gens dans le gouvernement US qui autorisaient volontiers cette pratique», et Gina Haspel figurait bien parmi eux, indique l'auteur qui a passé 23 mois en prison après avoir divulgué les informations sur l'usage de torture par la CIA.

Les médias qualifient Gina Haspel de «vétéran chevronné du renseignement», poursuit M.Kiriakou, «mais beaucoup d'entre nous qui ont travaillé avec elle l'appellent Bloody Gina (Gina la sanguinaire, ndlr)».

Selon lui, sa nomination adresse aux employés de l'agence un «message simple»: «prenez part à des crimes de guerre, à des crimes contre l'humanité, et la promotion vous est garantie».

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