Le dimanche 4 mars, après avoir déjeuné avec sa fille Ioulia venue de Russie lui rendre visite, il sont tous deux pris de convulsions et s'effondrent sur un banc, inconscients.
Le 14 mars, alors que le Conseil de Sécurité se réunit en urgence à la demande des Britanniques, Nikki Haley, la représentante des Etats-Unis prend la parole et affirme: "Les Etats-Unis pensent que la Russie est responsable de l'attaque sur ces deux personnes sur le territoire du Royaume-Uni en utilisant un agent neurotoxique de qualité militaire." Il ne manque que la fiole et c'est un remake parfait de Colin Powel en 2003 accusant l'Irak de posséder des armes de destruction massive que personne ne retrouvera jamais. La France et son jupitérien président Macron leur emboîte le pas le 16 mars lors de sa conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel: "J'aimerais redire un mot de solidarité à l'égard de la Grande-Bretagne qui a subi une attaque sur son sol, redire ici que nous condamnons cette ingérence russe et ce qui s'est passé puisque tout porte à croire que c'est la Russie qui a conduit cette tentative d'assassinat."
La présomption d'innocence, vous connaissez?
Visiblement, les principes de l'ONU et de la Convention Européenne des Droits de l'Homme s'appliquent uniquement quand cela les arrange.
Mais pour mieux comprendre pourquoi l'Angleterre est si prompte à accuser sans aucune autre preuve qu'un composant chimique qu'elle prétend avoir découvert sur place, mais qu'elle refuse de transmettre aux Russes pour qu'ils mènent leur propre enquête, il faut replacer cette affaire dans le contexte actuel: Brexit, élections russes et Coupe du Monde.
Dimanche 18 mars se dérouleront en Russie les élections présidentielles qui devraient voir sans surprise une victoire de Vladimir Poutine pour un 4ème mandat, les derniers sondages le donnant vainqueur avec environ 70% des intentions de vote. Les ressorts de la popularité de Vladimir Poutine sont nombreux, même si la situation économique est difficile en Russie, surtout depuis les sanctions occidentales et la chute du Rouble. Détesté à l'étranger par les gouvernements qui ne voient en lui qu'un chef de guerre contrecarrant leurs projets, notamment en Syrie, Poutine est plébiscité dans son pays car les Russes voient en lui un véritable chef d'Etat qui aime son pays et défend d'abord les intérêts de sa nation. Russia First…
Quel rapport entre le football et un espion? Aucun. Il s'agit juste de salir la Russie, mais point trop n'en faut. Les Anglais auraient pu boycotter totalement la compétition et ne pas y envoyer leur équipe nationale, mais il y a fort à parier que la popularité déjà basse de Theresa May se serait alors effondrée, notamment dans les couches populaires. On ne va pas être plus royaliste que la reine.
Pourquoi maintenant?
Dans l'hypothèse où ils auraient voulu l'assassiner, qu'est ce qui empêchait les Russes d'attendre 15 jours de plus pour éliminer Skripal alors qu'ils avaient déjà attendu 8 ans? Cette question, personne ne se la posera parce que le coupable a déjà été désigné et que le seul et unique objectif est maintenant d'étayer cette affirmation par tous les moyens.
Il ne s'agit plus de mener une enquête objective et indépendante, il s'agit juste de redorer le blason de l'Angleterre bien terni par le Brexit, de jeter le trouble dans l'esprit des Russes juste avant leur élection présidentielle et de tenter de saborder une coupe du monde, dont l'organisation a été confiée à la Russie, rappelons-le, au détriment de… l'Angleterre.
(4) http://www.conseil-etat.fr/Actualites/Communiques/Respect-de-la-presomption-d-innocence-de-Bruno-G
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