Les «Gülenistes» pourchassés à l'intérieur et les Kurdes pourchassés à la frontière turco-syrienne. Deux ans et demi après la tentative de putsch contre le Président Erdogan et deux mois après le début de l'opération Rameau d'olivier, l'État turc semble avoir repris le contrôle de la situation en menant de vastes opérations de «contre-terrorisme», la dernière en date visant quatre membres présumés de Daech*, suspectés de menacer l'ambassade américaine à Ankara.
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Pour Yasar Yakis, ancien ministre turc des Affaires étrangères (2002-2003), il est clair que les Occidentaux et la Turquie ont soutenu les rebelles dès le début des soulèvements. Il s'est avéré rapidement pourtant que les armes que l'on fournissait à l'opposition tombaient dans les mains d'extrémistes. Cela toujours selon le diplomate, la communauté internationale s'en est aperçue, mais la Turquie a «été un petit peu en retard, ou a été un petit peu trop lente pour rejoindre ce mouvement» et a ainsi continué à soutenir ces rebelles radicaux.
Et Yasar Yakis continue en déclarant que certains hauts responsables de l'État turc ont estimé que l'organisation terroriste ne présentait pas de danger pour leur territoire: «quand Daech* a commencé ses activités, certains preneurs de décision en Turquie ont pensé […] que Daech* ne pouvait pas nous faire du mal, c'est comme ça que la Turquie est tombée dans le piège». Il revient en outre sur les nombreux trafics de pétrole en provenance des territoires contrôlés par Daech*, qui ont transité via la Turquie durant la guerre.
*Daech est une organisation terroriste interdite en Russie