Quelle est la place de l’islam en Allemagne? La nouvelle coalition partagée

Le nouveau gouvernement allemand pourrait enfin être en place, mais la coalition de la chancelière Angela Merkel aura des débuts plutôt durs. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, a déjà exprimé son désaccord avec l’idée exprimée par Angela Merkel depuis 2015 sur la place de l’islam et des réfugiés dans la société allemande.
Sputnik

L’Allemagne a été façonnée par le christianisme, l’islam ne lui est pas propre, a déclaré vendredi le nouveau ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, dirigeant de l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise, cité par le journal allemand Bild.

«Non, l'islam n'appartient pas à l'Allemagne», a indiqué M.Seehofer, s’opposant ainsi à l’idée promue par la chancelière allemande Angela Merkel depuis 2015.

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Le ministre a rappelé que certains aspects de la vie en Allemagne étaient marqués par la culture chrétienne – entre autres la fermeture des magasins le dimanche, les vacances correspondant aux fêtes religieuses comme Pâques, la Pentecôte ou Noël.

«Évidemment, les musulmans qui vivent ici appartiennent bien à l’Allemagne, mais ils doivent vivre avec nous, pas à côté de nous ou contre nous», a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Intérieur a en outre promis d’augmenter les expulsions de demandeurs d’asile déboutés.

Ce n’est pas la première fois que le président de la CSU se montre opposé à la politique d’Angela Merkel, qui a entamé mercredi son quatrième mandat à la chancellerie après la création d’une coalition par les démocrates-chrétiens (CDU), la CSU et les sociaux-démocrates du SPD. M.Seehofer avait déjà critiqué sa position en matière de réfugiés et d’immigration par le passé.

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Selon le Bild, les commentaires de Seehofer montrent également l'intention de l’homme politique bavarois de placer l’Union chrétienne-sociale (CSU) basée en Bavière et le nouveau gouvernement allemand sur une voie plus conservatrice et reconquérir les électeurs qui avaient préféré l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) lors des élections générales en 2017.

L'expression «L'islam n'appartient pas à l'Allemagne» était le pilier du programme de l’AfD lors des élections. Le parti populiste, le plus grand parti d'opposition d'Allemagne, représente actuellement le troisième plus grand bloc au parlement.

Die Linke, parti de l'ultra-gauche, et les Verts ont déjà condamné les déclarations du dirigeant de la CSU.

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