L'Allemagne submergée par une vague d'attaques contre les mosquées

L'union turco-islamique des établissements religieux (DITIB) a exigé de garantir la sécurité des mosquées après l'incendie, dimanche 11 mars, de la mosquée Koca Sinan à Berlin. Personne n'a été blessé lors de l'attaque mais le bâtiment a entièrement brûlé, rapporte la communauté de la mosquée sur sa page Facebook.
Sputnik

En deux mois, souligne la DITIB, il s'agit de la 24e attaque contre une mosquée en Allemagne. Les organisations turques sont persuadées que ces attaques sont commises par des combattants kurdes qui cherchent à transporter le conflit turco-kurde en Europe. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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Selon le ministère allemand de l'Intérieur, 950 crimes de haine contre les musulmans et attaques contre les mosquées ont été recensés en 2017. L'extrême-droite a organisé 90 manifestations appelant à stopper l'islamisation de l'Allemagne, sans compter les marches organisées par le mouvement Pegida (Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident). Néanmoins, la piste «raciste» n'est pas la seule à être suivie par la police.

Après le début de l'opération turque contre les forces kurdes dans la ville syrienne d'Afrin en janvier, aux yeux des habitants allemands pro-kurdes la DITIB s'est définitivement transformée en «main d'Ankara». Dimanche 11 mars, sur fond d'incendies de mosquées, des affrontements ont eu lieu à l'aéroport de Düsseldorf entre les manifestants sympathisant avec les Kurdes syriens et les Turcs qui avaient organisé leur propre marche, ainsi que la police. Des marches en soutien aux unités de protection du peuple (YPG) kurdes à Afrin ont également été organisées à Berlin, à Kiel, à Saarbrücken et à Kaiserslautern, pendant lesquelles on a pu entendre des slogans contre la participation de la Russie à l'offensive contre Afrin.

L'activité pro-turque de la DITIB a attiré l'attention des politiciens et des médias allemands dans le contexte de l'offensive contre Afrin. Spiegel Online a rapporté des appels à prier pour la victoire des forces turques dans une mosquée de Bade-Wurtemberg. Rappelons que des vandales avaient attaqué les mosquées de la DITIB à Minden et à Leipzig en janvier, immédiatement après le début de l'offensive turque. Les autorités allemandes ont également des questions à poser à la Turquie concernant l'utilisation de chars Leopard-2 d'origine allemande dans l'offensive contre Afrin.

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Dès janvier, les associations turques et kurdes ont échangé des accusations réciproques. Le Conseil de coordination des musulmans d'Allemagne (KRM) a déclaré que les attaques politiquement motivées contre les mosquées impliquaient la société allemande dans un conflit qui lui était étranger. Ses représentants n'ont pas mentionné directement le conflit turco-kurde, mais malgré cela la presse turque — notamment l'agence de presse Anadolu et le quotidien Daily Sabah — attribue les attaquants contre les mosquées allemandes aux «terroristes du PKK» (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme organisation terroriste en Turquie). C'est également l'avis du ministère des Affaires étrangères de la Turquie qui a appelé dimanche dernier les autorités allemandes à faire preuve de «tolérance zéro» envers ceux qui étaient derrière les incendies selon le gouvernement turc. Dans le même temps, le président d'honneur de l'Association des groupes de migrants d'Allemagne, Mehmet Tanriverdi, d'origine kurde, a déclaré au site Thelocal.de que dans les mosquées de la DITIB «partiellement financées avec les impôts et les dons des citoyens allemands, on priait pour la victoire glorieuse et la mort à travers la guerre sacrée — le djihad».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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