Un paradis de roses à Moscou: une Française se confie à Sputnik sur son business «fragile»

À la veille de la Journée internationale des femmes, quand offrir des fleurs est un exemple d’une très belle attention et d’un geste romantique, Sputnik a rencontré Florence Gervais d’Aldin, qui cultive des roses et les commercialise à Moscou depuis 10 ans.
Sputnik

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Vendre des roses comporte d'énormes risques, en particulier, si la personne ne dispose d'aucune expérience dans ce domaine. Dans un entretien accordé à Sputnik, la Française Florence Gervais d'Aldin a parlé de son affaire qu'elle a lancée en Russie il y a 10 ans.

Selon l'entrepreneuse, cultiver des roses n'était pas son idée à la base, elle s'est tout simplement vu confier la gestion du projet et a commencé à travailler dessus pour le plaisir. Pourtant, quelque temps plus tard, Florence s'est retrouvée à la tête de l'entreprise Feïa Rosi, mais «c'était considéré comme un projet complètement stupide et un non-sens» car elle n'avait aucune expérience dans ce secteur. De plus, ses clients russes se montraient assez sceptiques vis-à-vis des roses de jardin proposées par la Française.

«Ça fait rire mais on m'a dit que je mettais des parfums sur des fleurs, on m'a dit qu'elles étaient moches, on m'a dit que ça ressemblait à rien, qu'elles étaient toutes tordues, qu'elles avaient des drôles de boutons, qu'elles avaient des pétales trop fins, qu'elles n'étaient pas fraîches, etc. J'ai tout entendu parce que c'était un tout nouveau produit et à chaque fois je disais: mais regardez les roses que vous avez dans votre jardin, elles sont pareilles.»

Néanmoins, au fur et à mesure, sa petite entreprise a commencé à grandir, la clientèle russe ayant apprécié la production cultivée par Florence dans une serre à Babynino, un village à 40 kilomètres de Kalouga, une ville russe non loin de Moscou.

Des roses

Florence souligne que les roses de jardin qui ont une odeur sont un véritable bijou.

«La parfumée reste une niche dans la niche parce que c'est une fleur excessivement fragile, dure à produire, peu productive — on est dans la joaillerie», souligne l'interlocutrice de Sputnik.

Selon Florence, elle commercialise environ un million de roses par an. Les jours comme le 8 mars, la Journée internationale des femmes, les ventes augmentent considérablement. Cette année, son équipe doit «se débarrasser» de 7,000 fleurs.

«Je sais que je vais les vendre parce que je n'ai pas le choix. C'est un énorme risque. Le 8 mars, c'est un pari énorme parce que pour un producteur comme moi c'est vrai que j'aimerais vivre sur le 8 mars. Ce qui est bien, c'est que ça nous met en valeur, nous permet d'être présents. Mais en dehors de ça, il y a trop de demande, on ne peut que se retrouver devant la demande au moment où elle arrive, et c'est super-risqué parce que si on ne vend pas, c'est poubelle.»

Des roses

Florence précise que son arrivée à Moscou n'était pas un accident. Elle a voulu y venir dès l'âge de 11 ans.

«J'ai choisi le russe en deuxième langue à l'école, et je suis venue pour la première fois en 1983, en voyage scolaire: Moscou, Leningrad, Erevan, Bakou, Krasnodar — j'allais alors sur mes 18 ans. Ce premier voyage m'a confortée dans ma décision. Peut-être que j'étais si déterminée que je n'ai vu que les bons côtés, mais après tout, ce qui m'intéressait, c'étaient les gens. En tant qu'individus.»

Selon l'entrepreneuse, elle a beaucoup de projet en ce moment qu'elle espère réaliser dans un avenir proche et qu'elle préfère garder secret pour le moment. Mais l'interlocutrice de Sputnik souligne qu'il s'agira de produits uniques qui ne sont pas encore représentés sur le marché russe.

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